RATP-BUS région parisienne :  Pour la protection des travailleurs c’est aussi le service minimum à la RATP

Echo d'entreprise
28/03/2020

Dans un bus à Paris le 27 mars 2020

Au 27 mars, le sentiment que nous partageons est qu’« on roule la boule au ventre », et que la direction ne fait pas grand-chose pour notre protection. Depuis le 26 mars, le métro s’arrête à 22h et il y a des voyageurs désorientés qui montent dans les bus qui se remplissent. Sur des lignes de banlieue c’est aux heures de pointe qu’il y a des bus remplis, vu que dans des zones industrielles et d’activité il y a encore des entreprises qui tournent. Et aussi des travailleurs des commerces d’alimentation, du nettoyage, des hospitaliers qui n’ont pas le taxi payé (baratin du gouvernement). La direction nous demande de nous arrêter à chaque station et d’ouvrir la porte arrière pour éviter aux usagers d’appuyer sur le bouton point d’arrêt. Mais les voyageurs ont encore du mal à se tenir debout sans toucher une seule barre de maintien…

Le nettoyage intérieur des bus est désormais organisé avec des produits désinfectants, y compris pour le poste de conduite. Mais une fois par jour ! Beaucoup d’entre nous citent des pays où l’on voit des équipes de nettoyage en tenue spéciale, sur le terrain.

Il y a des interventions syndicales pour faire respecter les conditions de protection des travailleurs du nettoyage, embauchés dans des sociétés sous traitantes pour la RATP. Et alors que le ministère du travail préconise le port d’une blouse jetable à usage unique, les protocoles établis entre la RATP et ces sociétés ne l’ont pas mis en place, (sauf pour le cas d’une décontamination, suite à un malaise voyageur, ou à un cas avéré de coronavirus d’un salarié RATP). Il est seulement prévu des gants jetables, masques, et une tenue « bleue de travail ». Pas de charlotte non plus, sauf en cas de décontamination.

Pour les mécanos de la maintenance des bus qui travaillent dans les ateliers des dépôts, il y a souvent une distribution plus que rationnée de la petite bouteille de gel hydroalcoolique. Idem pour les gants en latex distribués une seule fois, et depuis le travail se refait avec les gants habituels. Pas de masque, y compris parfois pour faire les freins, suite aussi à leur réquisition par l’Etat.

Les conducteurs de bus qui sont en arrêt maladie pour le coronavirus suspecté ne passent pas plus le test de dépistage que la population, vu la pénurie. Du coup la direction en profite pour ne prévenir personne des « cas suspects ». Et ça c’est jouer avec notre vie !

Quand il y a un « cas avéré », la direction met une note citant « un de vos collègues etc ». Elle doit alors faire une enquête pour établir les « cas contacts » parmi les collègues qui l’ont croisé dans les locaux ou ont roulé sur le même bus. Le critère du cas contact est qu’il faut avoir été à moins d’un mètre durant plus de 15 minutes ou avoir serré la main ou fait la bise. Evidemment cela écarte la plupart d’entre nous pour une mise en quatorzaine, censée prévenir la contagion entre nous.

La direction a surtout été championne pour nous scotcher des notes sur les gestes barrière. Car on partage des terminus exigus, les postes de conduite, les sanitaires, les couloirs du dépôt. Contre ça on nous répond qu’il faut se laver les mains, qu’on a des petites lingettes désinfectantes et du gel hydroalcoolique. A condition de ne pas travailler un jour où l’approvisionnement n’est pas arrivé !

Par contre pour la communication, la direction a fait suspendre des banderolles à l’entrée des dépôts de bus avec le slogan : « tous unis pour lutter contre le coronavirus, la RATP solidaire du personnel hospitalier ». Les bons sentiments de la direction c’est de la blague, alors qu’on a dû arracher chaque mesure de protection depuis le début.

Dassault (Argenteuil) :  Dassault bonimenteur

Echo d'entreprise
27/03/2020

Dassault a dû faire machine arrière à vouloir continuer « coûte que coûte la production ». la direction prétend maintenant faire appel, dans un futur proche à des « volontaires », en petit nombre , ceux-ci pouvant faire valoir... leur droit de retrait ! Autant qu’elle dise clairement qu’elle va désigner des volontaires. Elle a par ailleurs recensé un minimum de 150 travailleurs malades du virus dans les différents établissements du groupe, mais sans comptabiliser les travailleurs prestataires, intérimaires, sous-traitants, lesquels évoluent pourtant dans le même environnement que tous. Le Covid-19 ne fait pas de distinction entre les contrats de travail pour répandre la maladie, il y a donc bien plus de travailleurs touchés par l’épidémie qu’elle est bien obligée de l’admettre aujourd’hui.

Mais tous les moyens sont bons pour minimiser son irresponsabilité.

Hôpital Lariboisière - Paris :  Soigne et tais-toi !

Echo d'entreprise
27/03/2020

A l’hôpital Lariboisière, plusieurs patients hospitalisés dans le service de Cardiologie sont également atteints du Covid-19.

Les aides-soignants qui s’occupent de ces patients et font par exemple leur toilette, sont équipés en matériel de protection. Mais ils savent aussi que l’on n’est jamais totalement protégé. Le personnel souhaiterait donc pouvoir être dépisté du Covid-19, d’autant plus que cela peut se faire à l’hôpital au service de Médecine du travail. Mais les cadres répondent que seuls les soignants présentant des symptômes peuvent y aller.

Le personnel des hôpitaux va au charbon tous les jours, la moindre des choses serait qu'il puisse être un minimum sûr de son état de santé.

SGD - Sucy-en-Brie :  Des flacons indispensables ?

Echo d'entreprise
27/03/2020

SGD Pharma produit des flacons en verre dans cinq usines dont une en région parisienne, à Sucy-en-Brie avec 350 salariés qui fabriquent des flacons pour le secteur de la pharmacie. On pourrait penser que cette usine a toutes les raisons de tourner pendant cette période d’épidémie, comme l’affirment des affichettes placardées par la direction. Elles expliquent que les flacons qui sortent des lignes de fabrication seront remplis de produits comme le paracétamol, l’oseltamidine ou l’oxomemazine, utilisés pour les malades du Corona virus. Autrement dit, selon la direction, nous travaillons pour la bonne cause.

En fait, personne ne sait exactement à quoi sont destinés les millions de flacons qui sortent tous les jours des huit lignes de fabrication. Les fiches de fabrication mentionnent juste qu’il s’agit de flacons standards, comme ceux stockés par centaines de tonnes dans les magasins de l’usine. Des travaux étant prévus sur l’un des fours cet été, on peut soupçonner la direction de chercher à constituer un très gros stock qui sera utilisé pendant la période de réfection du four, de façon à garantir la continuité des ventes et donc ses bénéfices.

Pour en avoir le cœur net, il faudrait un contrôle réel sur la production, les clients, les commandes, les stocks…

Limiter la production aux seuls flacons qui sont réellement utilisés dans le cadre de la crise sanitaire, et renvoyer chez eux tous les collègues qui ne sont pas indispensables, quitte à travailler chacun son tour. Ce serait une solution de bon sens. Mais pas envisagée par une direction dont la seule boussole est la rentabilité.

 

Kiosques de presse - Ile-de-France :  Tout d'un coup indispensable

Echo d'entreprise
27/03/2020

Lagardère Travel Retail France gère une activité de commerce dans des lieux publics qui lui sont concédés (aéroports, hôpitaux, gares, stations de métro) avec, comme enseigne principale, Relay.

Les conditions de travail n'y sont pas faciles. Sur plus de 800 points de vente exploités, une centaine ne possèdent pas de point d’eau. Les salariés ont souvent des locaux exposés au froid et aux courants d'air. Au niveau hygiène, les plus chanceux n'ont qu'un lavabo dans la réserve. Et, en guise de toilettes, ils utilisent celles des agents RATP ou SNCF.

Il est prévu que les Relay dans le métro ferment tous car ils seraient déficitaires, et surtout les dépenses à effectuer pour la mise en conformité aux normes européenne sont jugés trop élevées par la direction. Les employés devront se reconvertir ou partir. Or dans les points de vente importants, il arrive que les responsables, qui ont le statut de gérants-salariés, embauchent un de leurs proches. Ce sont donc des familles entières qui risquent de se retrouver privées de ressources.

Alors mardi 16 mars, quand l'arrêté ministériel est paru, c'est avec surprise que les salariés ont pu constater que la vente de la presse papier et du tabac était classée parmi les activités « essentielles au bon fonctionnement du pays en cette période de crise ».

La direction a d'ailleurs immédiatement relayé l'arrêté ministériel, se glorifiant de continuer à « exercer les missions qui nous sont confiées »... au prix de la santé des salariés.

Mais dès le lendemain, au vu de la chute du chiffre d'affaires, c'était la consigne inverse : « On ferme ! »

RATP maintenance - Paris :  L'argent d'abord

Echo d'entreprise
27/03/2020

Les agents qui assurent la maintenance des distributeurs de billet et des « péages » demandaient que le métro soit en accès libre et que la vente de billets soit suspendue. Les écrans tactiles, les claviers, les appareils de péages sont autant de surfaces touchées et retouchées par des voyageurs qui peuvent ainsi se contaminer et contaminer les agents par la même occasion.La direction s'y refuse, prétendant qu'elle n'a pas l'autorisation de procéder à la gratuité des transports !

Quand l'argent passe avant la santé...

Hôpitaux d'Ile-de-France :  À la Pitié-Salpêtrière, pas de lits, obligés de choisir !

Echo d'entreprise
26/03/2020

Par manque de lits pour tous, l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière se vide des patients habituels pour faire de la place aux Covid-19 positifs.

Les lits se remplissent vite et tout le monde est très inquiet d'être débordé rapidement.

C'est là que l'on mesure cette politique de fermeture des centaines de lits et ses conséquences criminelles.

24 mars 2020

 

Hôpitaux d'Ile-de-France :  À Bicêtre, dans l'attente...

Echo d'entreprise
26/03/2020

À Bicêtre, du secteur Lasjaunias à celui de Broca, en passant par celui de Barré-Sinoussi, l’anxiété est palpable, de ne pas pouvoir faire face à l’afflux de plus en plus important de malades atteints du coronavirus… Déjà en temps normal, nous recevons souvent des patients que le service des urgences, saturé, ne peut garder. Par ailleurs, les collègues qui viennent en renfort d’autres secteurs n’ont pas les habitudes des services. Alors, on craint le pire et ça ne nous aide pas à travailler.

24 mars 2020

Technicentre SNCF - Villeneuve-Saint-Georges :  Pas touche à nos EVS (Eléments variables de salaire)

Echo d'entreprise
26/03/2020

Avec les lignes D et R en services réduits, la direction du TMV (Technicentre de Maintenance de Villeneuve) a demandé de réduire au maximum les équipes des services devant continuer à être sur le terrain.

Cette même direction assure que les agents qui devront rester chez eux toucheront leur salaire. Mais comme dans les contrats d’assurances, il faut attendre les petites lignes : salaire maintenu, oui…mais sans les EVS journaliers !

On a autant besoin de nos indemnités que de notre salaire. C’est souvent grâce à elles que nous réussissons à boucler le mois !

Aéroport de Roissy (95) :  Comment on travaille à Roissy

Echo d'entreprise
26/03/2020

Une part importante de ceux qui travaillent dans les aéroports fait partie des multiples entreprises de sous-traitance où les conditions sont encore plus difficiles que dans les grandes sociétés. Globalement, l'aéroport est vide et le trafic a été concentré sur un nombre réduit de terminaux. Mais comme les avions rapatriant les touristes français sont pleins, à certaines heures, le terminal est parfois bondé. Des photos choquantes prises par les salariés montrent des passagers agglutinés à certaines heures ou à certaines portes. Il est difficile de garder des distances de sécurité ou de les faire respecter dans les files. Pour ceux qui ramassent les chariots bagages dans le Groupe 3S, un des gros sous-traitants, impossible d'éviter le contact quand il faut passer au milieu de la foule. Chez un autre sous-traitant, City one sûreté, les salariés manipulent les bagages sécurisés dans les galeries en sous-sol. Ils travaillent rapprochés les uns des autres. Et si le personnel du ménage avion d'Acna a des gants et des masques, il doit traverser les pistes, à quatre dans la même voiture. Chez Samsic sûreté, malgré des cas de corona dans l'entreprise, il n'y a aucun matériel de protection, ce qui choque d'autant plus que ces salariés croisent dans l'aéroport des "cosmonautes", des gens recouverts d'une combinaison blanche des pieds à la tête.

Le quasi-arrêt de l'activité s'est traduit par la fin des missions des intérimaires et de la plupart des CDD. Les autres salariés sont en chômage partiel. Et avant même que le gouvernement les y autorisent, les patrons ont poussé les salariés à prendre des jours sur les RTT ou les congés. Or en temps normal, il est souvent difficile de poser ses congés l'été ou dans les périodes de fête, où le trafic est élevé. Nombreux sont donc ceux qui ont encore parfois deux semaines à prendre, avant fin mai. Les patrons font le chantage : les prendre à la place du chômage ou les perdre.

La prime Macron, certains l'ont déjà rebaptisée "prime suicide". Elle n'est pas de  1000 € : déjà, l'an dernier, la prime "gilets jaunes" était loin d'avoir été accordée partout, et quand c'était le cas, elle était plutôt de 150 à 300 € que 1 000. Pour l'instant, dans la plupart des entreprises, les patrons n'en parlent pas.

Et au milieu de tout cela, le grand hôtel Sheraton est resté ouvert. Il n'a fermé que sous pression des salariés et de l'inspection du travail. Il faut dire que les prix avaient flambé, jusqu'à plus de 400 € la chambre. Alors qu'en temps ordinaire, le personnel servait moins de dix repas en chambre, il en a servi 120. Au prix où elle fait payer la prestation, la direction était donc prête à faire prendre des risques au personnel et aux clients !

Le virus est dangereux, les salariés en ont conscience. Mais le virus du profit lui, expose bien davantage.