Les vols passagers sont quasiment arrêtés et ceux qui restent sont aux trois quarts vides. Un travail minimum continue donc, et des salariés travaillent, un ou deux jours par semaine. Mais il y a des variations bizarres : chez Samsic sureté, certains travaillent des semaines entières quand d'autres sont au chômage et confinés. Chez City One Welcome (accueil), la direction change les horaires du jour au lendemain, ou convoque pour des vacations de 5 heures à peine, moins que la durée qui ouvre droit aux pauses et primes. Dans cette même entreprise, il a fallu attendre trois semaines pour avoir des masques et des gants. Au début, la direction empêchait même les salariés d'en porter !
Faire respecter les distances de sécurité, c'est souvent impossible. Chez Securitas, les masques ne sont pas fournis. Et quand on procède aux embarquements, comment lire des documents et passeports à plus de 1mètre, sans les toucher, et sans être trop près des passagers ?
Les annonces de décès ou de maladie s'accumulent, en sûreté, en galerie bagage, etc. La presse s'est fait l'écho de Fedex où, après le décès d'un intérimaire, même les autorités ont imposé des mesures. Chez un autre sous-traitant, Pac Nord, qui transporte les repas de Servair, au début de l'épidémie, la direction avait laissé travailler des salariés malades, et les cas de corona s'étaient évidemment multipliés. En galerie bagage, il y a encore des entreprises où les directions n'ont toujours pas mis de gel ou de masques à disposition, ni réalisé de désinfection des locaux.
À cause du chômage partiel, les salariés ont des pertes de salaire de 200, 300 ou 400 euros. Du coup, certains se portent volontaires pour travailler, malgré les risques. Les patrons appellent cela volontariat. C'est en fait une mise en danger de la vie d'autrui.