La Réunion : Abolition de l’esclavage : souvenons-nous des « géants de 1848 »19/12/20182018Brèves/static/common/img/contenu-min.jpg

Brève

La Réunion

Abolition de l’esclavage : souvenons-nous des « géants de 1848 »

Il y a 170 ans la révolution ouvrière de février 1848 instaurait la 2ème République en jetant à bas la monarchie de Louis-Philippe, dernier « roi des Français » qui, au service de la bourgeoisie, avait plongé les classes populaires dans la pauvreté.

C’est au décours de ce profond bouleversement politique que les aspirations anti-esclavagistes finirent par déboucher avec le décret du 27 avril 1848, qui ne prit effet à La Réunion qu’après la fin de la coupe, en décembre.

Auparavant, pendant plus de deux siècles, les esclaves ont servi de main-d'œuvre bon marché à quelques gros propriétaires de l'île. Ils leur ont permis, à eux mais aussi aux marchands d'esclaves et aux bourgeois de France, d'accumuler d'énormes fortunes. De nombreuses villes françaises doivent leur développement et leur prestige à la traite des esclaves.

Plus généralement, c'est le système capitaliste lui-même qui s'est développé grâce aux richesses accumulées avec la sueur et le sang de générations d'esclaves. À La Réunion, bon nombre de capitalistes d'aujourd'hui sont les héritiers d'ancêtres esclavagistes.

En 1848, les abolitionnistes ont pu s’appuyer sur l’énergie de la révolution ouvrière pour éradiquer, et cependant pas partout, l’odieuse situation des esclaves considérés comme des biens meubles. Ce fut un considérable pas vers l’émancipation et en même temps, la généralisation du salariat, forme moderne de l’exploitation capitaliste.

En 2018, la classe ouvrière reste la classe sociale qui peut abolir les privilèges de notre époque si elle utilise son arme de classe : la grève et son organisation dans les lieux où se produisent toutes les richesses de la société.

 

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