Hôpital Robert-Pax (Sarreguemines) :  Le prix des politiques contre la santé

Echo d'entreprise
30/03/2020

Au Pax, à Sarreguemines, l’épidémie de covid-19 jette une lumière crue sur les politiques menées depuis des années en termes de suppressions de lits et de services, d’économies sur le personnel et sur le matériel médical.

Par exemple, cela fait bien longtemps que le personnel des Urgences réclamait des travaux d’agrandissement et de rénovation des locaux, trop exigus et vétustes pour travailler et accueillir correctement les patients. En 2019, les travailleurs de l’hôpital ont fait grève à plusieurs reprises pour dénoncer cette situation, et aussi pour obtenir du matériel neuf en quantité suffisante et l’embauche de personnel supplémentaire. La réponse systématique était alors : « il n’y a pas d’argent ».

Avec l’épidémie en cours, il est devenu possible, et heureusement, de faire faire des travaux pour construire un bâtiment provisoire supplémentaire devant les Urgences, avec les équipements nécessaires, et ce en à peine 24h. La preuve que quand ils veulent, ils peuvent.

MTD (Sarreguemines-Sarrebruck) :  La course aux tondeuses, une activité « indispensable » ?

Echo d'entreprise
30/03/2020

En pleine crise, MDT, une entreprise dont les sites de logistique à Sarrebruck et Hornbach livrent des pièces de rechange pour outils de jardin, n’a pas perdu de temps pour envoyer des laissez-passer pour faire franchir la frontière aux ouvriers qui vivent à Sarreguemines, dès lundi 16 mars et la fermeture de la frontière entre la France et l’Allemagne. Ces laissez-passer ont le culot de préciser que le site est « indispensable afin de sécuriser les activités et le fonctionnement de l’entreprise ainsi que de respecter les délais de livraison ». Comme si la livraison de pièces de rechange pour tondeuses était une urgence prioritaire sur la santé des ouvriers et de leurs proches !

Depuis, le patron fait même venir de nouveaux intérimaires pour les former… de peur que certains ouvriers embauchés tombent malades alors que la saison des tondeuses à gazon approche ! Et c’est en outre sur ce même site de Sarrebruck que MTD prévoit de licencier 200 ouvriers dès octobre 2020, sous prétexte de baisse d’activité.

Bref, le patron veut profiter de la période pour accumuler du stock et anticiper le redémarrage des commandes. Mais il accumule surtout de quoi faire monter la colère des ouvriers avec cette logique criminelle dont les gouvernements français et allemand sont doublement complices.

ArcelorMittal Florange :  Le profit au mépris des salariés

Echo d'entreprise
27/03/2020

Malgré l'opposition de la CGT, FO, l’UNSA et la CFDT à la levée du « danger grave et imminent » et malgré les réserves de l’inspection du travail, la direction a fait reprendre le travail mercredi soir à l’usine de Florange.

C’est une reprise partielle, mais alors qu’on nous serine qu’il faut être responsable, rester chez soi, la direction n’hésite pas à mobiliser plusieurs centaines de travailleurs… pour faire des tôles ! Ce seraient des masques ou du gel hydroalcoolique d’accord mais de la tôle, c’est un scandale.

La direction a fait pression sur des salariés, des CDD et des intérimaires pour qu’ils retournent au travail. Déjà qu’en temps ordinaire, le sous effectif est constant, une reprise en équipe réduite ne fera qu'aggraver les conditions de travail.

Alors, restons chez nous, protégeons nous et protégeons les autres ! Les capitalistes sont des irresponsables, ils en font une fois de plus la preuve.

ZF :  Aux patrons de payer !

Echo d'entreprise
25/03/2020

Sur 9000 travailleurs embauchés à Sarrebruck, on compte environ 1000 frontaliers, plus tous ceux qui travaillent dans la sous-traitance ou enchaînent les missions d’intérim pour ZF.

Le constructeur de boîtes de vitesse vient d’annoncer la fermeture de ses sites sarrois à partir du lundi 23 mars. Dans le même temps, la direction prétend se servir dans les congés et les compteurs d’heures des ouvriers pour couvrir cette fermeture, ainsi que du chômage partiel. Une mesure de réquisition d’une semaine sur les congés payés que le gouvernement de Macron veut aussi rendre possible en France sous prétexte d’un « effort raisonnable » des salariés.

Même quand des boîtes riches à milliards sont obligées de fermer en raison de la crise sanitaire, c’est encore aux travailleurs que politiciens et patrons présentent en cœur l’addition.

Ils ne masqueront pas leur irresponsabilité

Echo d'entreprise
20/03/2020

Aujourd’hui Renault Sovab a fait un don de 700 masques chirurgicaux et 130 FFP2 au sous-préfet de Briey. Hier c’était Toyota France qui envoyait 10 000 masques FFP2 à Mulhouse.

La Sovab a fait travailler jusqu’au dernier moment les salariés. De là à se vanter d’être un acteur social et se faire de la pub sur le don de masques...

Ce que souhaitent les personnels des hôpitaux, ce sont bien sûr des masques, mais surtout de ne pas voir arriver dans leurs services les ouvriers d’usine que les patrons continuent à faire travailler malgré les dangers.

Renault-Sovab :  Nous ne sommes pas de la chair à produire

Echo d'entreprise
20/03/2020

Rassemblement de travailleurs de la Sovab Printemps 2019 - LO

Lundi matin 16 mars, dans les ateliers de l’usine Renault Sovab de Batilly qui produit des fourgons Master, il n’était pas question d’arrêter la production pour lutter contre la propagation du coronavirus.

La veille, dimanche, la direction avait appelé des volontaires de l’équipe de nuit pour venir travailler une partie de la matinée et des nouveaux intérimaires ont débarqués pour remplacer les ouvriers restés chez eux pour garder leurs enfants.

Par une réunion de 5 minutes dans chaque secteur, les chefs expliquaient que tout était sous contrôle, qu’il suffisait de se laver les mains et que chaque salarié qui se sentait mal devait se signaler.

La plupart d’entre nous étaient estomaqués de la légèreté avec laquelle la direction répondait aux inquiétudes de centaine de travailleurs. Nous nous côtoyons de près sur les chaînes, dans les vestiaires et au self. Nous nous échangeons les outils, les visseuses, les claviers, les téléphones…

En fait, en guise de mesures de protection, il n’y avait rien de mis en place, à part la recommandation de ne pas se serrer la main. Et en ce qui concerne le nettoyage de l’usine, les prestations ont largement diminué ces dernières années ce qui est pire en période d’épidémie.

Ce n’est que l’après-midi à 15 h que la direction a soudainement annoncé la fermeture du site jusqu’au moins la fin de la semaine.

Mais deux jours après, Pénicaud, la ministre du travail, exhortait les entreprises à reprendre le travail, la Sovab annonce déjà une reprise dans un premier temps partielle, en se moquant complétement du délai de confinement nécessaire pour enrayer la propagation du virus.

Elle projette de faire travailler 50 salariés pour sortir le millier de Masters en attente de retouche, en disant que « l’État n’a jamais interdit l’activité industrielle. Sovab n’est pas hors la loi, et nous sommes en lien avec la préfecture ».

Les retoucheurs et ceux qui valident les véhicules qui sortent des chaînes sont fortement sollicités pour travailler les jours fériés, pendant les périodes de vacances, pour faire des heures supplémentaires les samedis et les dimanches soir. C’est à cause du manque de personnel chronique sur les lignes de montage et de l’interdiction formelle d’arrêter la chaîne que le parc des retouches est un tonneau des danaïdes ! Cette fois, la direction dépasse les bornes en mettant en cause leur santé.

Les 6 syndicats de l’usine sont unanimement contre la reprise. Ils estiment que les conditions de travail ne permettent pas de protéger les salariés, mais la direction n’en a cure.

Elle veut passer en force, contre l’avis des salariés de plus en plus inquiets par la contamination qui prend chaque jour de l’ampleur. Cela se mesure par le nombre impressionnant de messages de soutien que s’échangent les travailleurs de l’usine. C’est un début de résistance. Pour garantir notre santé, on ne pourra compter que sur nous-mêmes.

ArcelorMittal Florange :  Une direction irresponsable

Echo d'entreprise
19/03/2020

Dès le 9 mars, la presse régionale a révélé qu’une première salariée d’ArcelorMittal à Florange avait été testée positive au coronavirus. D’autres cas sont apparus par la suite et les syndicats comme les salariés demandaient des mesures pour protéger leur santé.

Pour la direction, pas question de fermer les installations et d’arrêter de produire. Même après l’intervention de Macron, lundi 16 mars, appelant au confinement. Les 2 000 salariés de Florange étaient appelés par une direction complètement irresponsable à venir travailler alors que tous les syndicats demandaient l’arrêt de la production.

Mercredi 18 mars, devant l’émotion provoquée par l’annonce qu’un jeune travailleur infecté par le coronavirus était en réanimation, la direction s’est finalement réduite à arrêter les installations où il y a au plusieurs cas avérés de coronavirus.

Mais, en même temps, la direction a comme objectif de « redémarrer le 23 mars ». On est bien loin de la quatorzaine recommandée. Irresponsables, les patrons le sont à tout point de vue, y compris vis à vis de la santé des travailleurs. Ce n’est pas vital de produire de la tôle, il n’y a que le fric qui guide les décisions d’ArcelorMittal !

 

PSA Trémery :  Produire coûte que coûte

Echo d'entreprise
18/03/2020

Sans doute stimulée par le PDG Carlos Tavares, qui se qualifie lui-même de « psychopathe de la performance », la direction de l’usine Trémery qui fabrique des moteurs, n'avait qu'une chose en tête : assurer coûte que coûte la production de moteurs.

C'est pourtant à Trémery que le premier malade du coronavirus a été déclaré chez PSA, et le département fait partie de la région Grand Est qui est un des points chauds de l'épidémie.

Lundi 16 mars, il a fallu pas moins que 5 réunions extraordinaires de CSE pour que la direction annonce la fermeture de l'usine. A 9h30, la décision était de continuer la production. La direction avait même fait venir des intérimaires supplémentaires pour remplacer les nombreux ouvriers absents.

A midi, la direction annonce ce que TF1 avait déjà diffusé, la fermeture progressive des usines terminales de PSA. L'équipe du matin a quitté l'usine à 13 heures avec la consigne d'appeler le numéro Vert pour savoir s'il y avait du boulot le lendemain.

A 14h30, PSA communique le calendrier de fermeture des usines terminales en Europe. Mais toujours aucune précision pour Trémery qui doit fournir ces usines en moteurs. La direction envisage même une fermeture étalée des différents ateliers en fonction des besoins de la production. Tout en déclarant que la santé des salariés est sa priorité, évidemment... Même le SIA, syndicat patronal de PSA, s'insurge, craignant de « passer pour des imbéciles dans les ateliers » !

A 16h30, une décision tombe. L'usine s'arrêtera mardi à 13 heures, juste après l'application des restrictions importantes de circulation exigées par L’État.

A 18h30, la direction décide finalement de fermer l'usine de l'usine dans la nuit de lundi à mardi. Sans doute sous la pression de la médecine du travail qui a prescrit de confiner chez eux les travailleurs que leur état de santé rend particulièrement vulnérables (plus de 500 sur 4500 sur le pôle Metz-Trémery) !

Personne ne connait évidemment la durée d'arrêt de l'usine, mais on ne sait même pas encore si on sera payés en chômage partiel, ou mis en H- collectives, ce système de compteur horaire de PSA qui fait qu'on doit venir travailler gratuitement le samedi ou, pour l'équipe de nuit, le dimanche soir, pour "rembourser" les journées non travaillées.

Les distributeurs de gel hydro alcooliques et les produits désinfectants efficaces ne sont arrivés à l'usine que le jour… de sa fermeture !

La méfiance et la rancœur contre la direction, prête à nous exposer à tous les risques pour assurer les profits patronaux, s'est répandue... de manière virale.

CAF Nancy :  Le télétravail, c’est pas magique !

Echo d'entreprise
17/03/2020

Dès l’annonce du confinement, la direction de la Caf de Nancy s’est empressée de mettre en place le télétravail.

Comme rien n’avait été préparé, les salariés ont été renvoyés chez eux lundi soir avec leur ordinateur fixe et écran sous le bras, dans une ambiance de débandade générale, avec comme seule consigne d’essayer de se connecter depuis chez eux.

Mais le réseau informatique ne permet que 5000 connexions à distance pour l’ensemble des 32 000 salariés des Caf. Et comme le réseau est saturé, ça ne fonctionne pas.

Du coup, dès le premier jour de confinement, la direction de la Caf de Nancy rappelait déjà les salariés à revenir travailler sur site… au mépris des risques pour leur santé !