Brève

Hôpital à Domicile (HAD) de Dunkerque (Nord)

Les soignants en colère

Hôpital à Domicile (HAD) de Dunkerque (Nord) : Les soignants en colère
Les soignants en colère

L’Hôpital à Domicile de Dunkerque (HAD) permet à des patients de sortir de l’hôpital et d’être suivi à domicile par des soignants qui se déplacent. Mais depuis la mise en place du Plan blanc, le personnel soignant de l’HAD doit s’occuper d’un nombre toujours plus important de patients, car des malades del’hôpital sont renvoyés chez eux pour libérer des lits.

Face à cette situation la direction a revu à la baisse les consignes de sécurité. Elle répète que des masques FFP2, pourtant les seuls à protéger les soignants, contrairement aux masques chirurgicaux, les soignants n’en ont pas besoin. Cela alors qu’ils sont quotidiennement en contact avec des dizaines de personnes qui sont peut-être malades. Les masques chirurgicaux, pourtant le strict minimum pour ne pas infecter les patients, étaient depuis le début de l’épidémie distribués au compte-goutte : trois par poste de douze heures. Et depuis quelques jours, la direction a donné des masques qu’elle avait en stock, qui ne protègent absolument de rien. A tel point qu’elle a demandé d’en mettre deux, un au-dessus de l’autre ! Du bricolage, qui s’avère dangereux face aux personnes à risques que les soignants prennent en charge.

Même face à une patiente qui présentait des symptômes du Covid-19, les soignants ont dû monter au créneau pour arracher un masque FFP2 à la direction.

Malgré les suspicions de COVID 19 chez certains patients, aucun test n’est effectué. Les tests ne sont réalisés qu’à l’hôpital, et non à domicile. Face à des personnes à risques, c’est pourtant urgent de tester les patients et de les isoler du reste de leur famille pour ne pas créer des foyers de contamination.

Au sein même de l’établissement du HAD de Dunkerque, la situation est dégradée pour le personnel. La consigne est de ne pas rester groupés mais il n’y a pas de solution adaptée pour prendre les repas, il n’y a qu’une salle pour tout le monde. Les chefs n’ont pris les choses au sérieux que pour eux même, ils portent des masques en permanence et ils ne reçoivent que quelques soignants, un par un dans leurs bureaux. Une marque de mépris supplémentaire.

La direction de l’HAD envoie donc le personnel médical avec du matériel incomplet, sans prendre les mesures de base pour endiguer l’épidémie. C’est faire prendre des risques aux soignants et aux malades.

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