ID Logistics - Noyelles-Godault (62) : Les travailleurs s'organisent pour défendre leurs intérêts27/03/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/03/idlogistics.jpg.420x236_q85_box-19%2C0%2C1181%2C654_crop_detail.jpg

Brève

ID Logistics - Noyelles-Godault (62)

Les travailleurs s'organisent pour défendre leurs intérêts

Illustration - Les travailleurs s'organisent pour défendre leurs intérêts

ID Logistics est un groupe mondial de transport et stockage de marchandises. Son actionnaire majoritaire et PDG, Eric Hemar est classé 202ème parmi les plus grandes fortunes de France, la sienne étant estimée à 465 millions d'euros.

Le groupe possède plusieurs entrepôts en région Haut-de-France dont un à Noyelles-Godault qui stocke et achemine des produits alimentaires pour les enseignes Carrefour. En préparation de commande, il y a 80% d'intérimaires.

Dans cet entrepôt c'est la vigilance, l’organisation des salariés et des militants syndicaux qui a permis la mise en place des règles élémentaires de sécurité. Il a fallu que les salariés discutent entre-eux et exigent que la direction fournisse gants, lingettes désinfectantes et gel hydro-alcoolique. Les travailleurs se montrent responsables et chacun a à cœur de réaliser les gestes de protection. Cette cohésion a permis d'éviter de céder à la panique et la direction doit désormais tenir un point d'information quotidien sur la situation.

Les travailleurs ont conscience qu'ils ne peuvent pas accorder leur confiance à la direction dont la première préoccupation est le volume et les chiffres. D'ailleurs des informations ont été cachées. La direction a refusé de communiquer sur les cas de suspicion COVID 19 afin de ne pas créer la panique disait-elle. Ce sont les militants syndicaux de la CGT qui ont fait jouer les réseaux de la solidarité ouvrière, qui ont échangé avec les différents entrepôts et qui ont permis de révéler qu'il y aurait une quinzaine de cas COVID 19 suspectés dans la région. La préfecture prévoit dans ce cas la mise en quatorzaine du personnel des sites touchés mais elle a refusé d'enjoindre ID logistics à fermer certains de ses entrepôts.

Suite aux annonces de Macron et devant la défiance qui grandit dans les entrepôts, la direction du groupe a annoncé la mise en place d'une prime de 13 euros par jour à compter du 26 mars et seulement pour les embauchés. Cela a suscité l'indignation et certains parmi les intérimaires ont évoqué l'idée de débrayer. Le lendemain, devant le mécontentement grandissant et la menace qu'il se traduise par la grève, la direction est revenue sur sa position. Les intérimaires toucheront la prime et elle sera rétroactive à compter du 16 mars.

Cette situation est riche d'enseignements : les travailleurs ne peuvent compter que sur leur organisation tant pour leur santé que pour la défense de leurs intérêts matériels. Dans cette situation de crise sanitaire, ils sont les seuls à faire preuve de responsabilité, ce sont eux qui devraient diriger les usines.

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