Le groupe Renault prétend que les temps sont durs. N'empêche qu'il a trouvé l'argent nécessaire pour financer une prime aux cadres dirigeants, alors que les ouvriers sont à la portion congrue.
Les hauts cadres du groupe sont 2 800. Ils se partageront 30 millions d'euros. Ils auront entre 10 000 et 15 000 €. Les 55 000 ouvriers et employés du groupe, eux, se partagent 27 millions et n'ont eu que 500 € de prime.
À l'usine de Douai, comme dans tout le groupe, la nouvelle a révolté les travailleurs. Des débrayages ont eu lieu depuis deux semaines. Les plus importants ont eu lieu ce jeudi 4 mars. Les syndicats avaient prévu une assemblée générale à 11 heures pour le poste du matin. Mais plus de la moitié des ouvriers des deux chaînes de montage ont décidé qu'il ne fallait pas attendre et n'ont tout simplement pas pris le travail à 5 h 30 du matin. Des manifestations ont même eu lieu dans l'usine, ce qui ne s'était pas vu depuis la fermeture de Renault Vilvoorde. Et même chose l'après-midi.
Les assemblées générales ont voté la grève pour le lundi 8 mars, puisque la direction du groupe continue de faire la sourde oreille.