Monoprix le Havre : « On fait quoi pour vous aujourd’hui ? » - On fait grève !13/10/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/10/greve-monoprix-le-havre.jpg.420x236_q85_box-0%2C120%2C1280%2C840_crop_detail.jpg

Brève

Monoprix le Havre

« On fait quoi pour vous aujourd’hui ? » - On fait grève !

Illustration - « On fait quoi pour vous aujourd’hui ? » - On fait grève !

Vendredi 9 octobre, la quasi-totalité de la centaine de salariés du Monoprix du Havre ont débrayé, abandonnant caisses et rayons pour manifester devant le centre commercial René Coty. Ils ont dénoncé la dégradation de leurs conditions de travail, qui s’est encore aggravée depuis 5 ans avec la reprise de Monoprix par le groupe Casino.

En majorité les caissières et employées de rayon sont des femmes, avec des contrats de 24h par semaine, pour à peine 750 euros par mois. Même les quelques rares primes qu’elles touchaient ont été supprimées cette année. Jusque récemment, leurs salaires trop petits les obligeaient à multiplier les heures supplémentaires ; mais depuis la crise sanitaire, il n’y en a quasiment plus.

Leurs revenus ont baissé et, en même temps, Monoprix aggrave l’exploitation en augmentant par tous les moyens la productivité du travail. La direction a gelé les embauches, ne remplace plus les arrêts ni les salariés en vacances, et tout le magasin fonctionne avec moins de personnel. L’installation des caisses automatiques a permis de supprimer de nombreux postes de caissières. Résultat : les salariées sont épuisées et les caissières font face à l’agressivité de certains clients, excédés par l’attente liée au sous-effectif. 

Il faut aussi être de plus en plus « polyvalent », mot bien trop joli pour dire qu’il faut tout faire à la fois, le boulot des postes supprimés ou des salariés absents en plus du sien. Au point que même des cadres ont débrayé, se plaignant de devoir passer « 80 % de leur temps dans les rayons à remplacer des salariés ».

Enfin, le magasin économise sur les frais de ménage et de sécurité, là encore en supprimant des postes et au mépris des risques liés au contexte sanitaire.

Alors après ceux des Monoprix de Nice et d’autres villes, ce sont donc les employées du Havre qui ont relevé la tête, et poussé un coup de colère salutaire.

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