Rouen (Seine-Marirtime) : Lubrizol : la catastrophe était prévisible22/02/20202020Brèves/medias/breve/images/2020/02/P7_Lubrizol_profits_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-0%2C36%2C385%2C253_crop_detail.jpg

Brève

Rouen (Seine-Marirtime)

Lubrizol : la catastrophe était prévisible

Illustration - Lubrizol : la catastrophe était prévisible

Le journal Le Monde et le site d’information Mediapart ont révélé samedi 8 février le contenu d’un rapport d’inspection de l’assureur de l’usine Lubrizol. Cette usine classée Seveso a pris feu le 26 septembre 2019 et a plongé la ville de Rouen et sa région sous un nuage de pollution dû à la combustion de milliers de fûts d’hydrocarbures.

Or ce rapport de l’assureur, qui faisait suite à une visite effectuée le 13 septembre, soit 13 jours avant l’incendie, pointait de nombreux problèmes de sécurité. Il critiquait notamment l’utilisation de conteneurs intermédiaires en matière plastique, qui pouvaient fondre en cas d’incendie, répandant leur contenu enflammé sur le sol. L’assureur relevait aussi le manque d’un système de confinement et de drainage suffisant, avec le danger qu’un incendie se propage très facilement. C’est grosso modo le scénario qui s’est produit le 26 septembre.

Le préfet a dédouané la Direction régionale de l’environnement de l’aménagement et du logement (Dreal), chargée par l’État du contrôle des entreprises, en faisant valoir que son rôle consistait à s’assurer que les normes fixées par la loi soient respectées. Manifestement, les normes des assureurs, dont l’œil est rivé sur les coûts engendrés par un sinistre, sont autrement plus rigoureuses que celles de la Dreal. En outre, celle-ci ne dispose pas d’un nombre suffisant d’inspecteurs pour contrôler toutes les usines dangereuses.

Dans le même ordre d’idées, la mission d’information parlementaire qui a auditionné de nombreux acteurs de cette affaire a découvert que l’entreprise Normandie Logistique mitoyenne, qui stockait des produits finis de Lubrizol eux aussi partis en fumée, n’avait pas été contrôlée depuis 40 ans.

Et pourquoi l’aurait-elle été, puisqu’elle n’était pas répertoriée dans la bonne catégorie ? Plusieurs milliers d’entreprises à risque resteraient ainsi sans aucun contrôle !

Les annonces de la ministre de la Transition écologique Élisabeth Borne, qui mardi 4 février promettait dans la presse un renforcement des contrôles des entreprises dangereuses, ne sont là que pour la communication. Il n’est pas question d’imposer à ses amis les capitalistes des mesures réellement contraignantes et coûteuses.

Partager