En 2018, Valérie Foissey interpelait le président sur le financement de la Santé en France16/04/20202020Presse/medias/articlepresse/images/2020/04/valerie-foissey-1-photo-aq_26811718_20200414180113.jpg.420x236_q85_box-55%2C0%2C963%2C511_crop_detail.jpg

Article de presse

Paris Normandie

En 2018, Valérie Foissey interpelait le président sur le financement de la Santé en France

Illustration - En 2018, Valérie Foissey interpelait le président sur le financement de la Santé en France

 

« Il n’y a pas d’argent magique... » Cette phrase, Valérie Foissey l’entendait il y a deux ans au cours d’un échange avec le président Macron au CHU de Rouen. Depuis, la crise du coronavirus est arrivée...

« Il n’y a pas d’argent magique. » Cette sentence, Emmanuel Macron l’a prononcée lors de sa visite au CHU de Rouen en avril 2018 en regardant Valérie Foissey. Cette aide-soignante à la maternité lui reprochait le manque de personnel, de lits et de matériels, et réclamait des moyens pour les hôpitaux. «   J’avais envie de lui dire ce que je pensais de sa politique, synthétise la militante Lutte ouvrière engagée politiquement et cégétiste. On s’était vu auparavant hors caméra, et j’avais refusé de lui serrer la main car je ne pouvais pas saluer le responsable de la situation qui faisait que la qualité des soins se dégradait. Ce n’était pas préparé, c’était sans filet   !   »

« J’ai envie de hurler »

Deux années ont passé. Et le monde de la santé fait face à une crise d’une ampleur jamais égalée. Avec la motivation sans faille des soignants, mais des moyens matériels qui font défaut. Voir les manques de masques, les surblouses taillées dans des sacs poubelles... Forcément, la petite phrase revient en boomerang. «   D’autant que l’on voit bien que de “l’argent magique”, il y en a. Mais pour sauver la finance, s’étrangle Valérie Foissey. Là, comme par hasard, on trouve un pognon de dingue   !   »

Avec le rebond de popularité de l’extrait vidéo, elle reçoit à nouveau de nombreux messages de soutien. Elle les accueille volontiers. D’autant que les problèmes n’ont fait, dit-elle, qu’empirer : «   Quand je vois qu’aujourd’hui, le système de santé dépend de la charité, j’ai envie de hurler   ! Mais j’ai confiance en mes collègues et quand je vois la grande solidarité entre nous, c’est très touchant.   » Par «   nous   », comprendre «   le monde du travail. Ce sont les garagistes qui interviennent gratuitement sur les véhicules de soignants, les esthéticiennes qui font des dons de crèmes pour les mains abîmées par les gels hydroalcooliques, les boulangers qui envoient des pâtisseries dans les services... Je ne parle pas des grosses entreprises qui envoient du chocolat juste pour se faire de la pub dans les médias   », tacle-t-elle.

Le Virus révolutionnaire

Toujours très remontée, elle craint aussi que, à la sortie du confinement, les pots cassés ne soient payés par «   nous. On nous parle de solidarité. Mais déjà, on nous dit qu’il va falloir faire des sacrifices... Le ruissellement, ça va encore être de nous vers eux   ! Ils sont où les premiers de cordée quand les premiers de corvée sont à la tâche   ? Ils sont prêts à envoyer des gars dans les usines alors que la crise n’est pas réglée   ! Il va y avoir une crise économique après, et elle va toucher les petits   : les smicards, les RMIstes, les personnes qui touchent des chèques emploi service universel. Pas ceux dont le versement des dividendes est seulement suspendu   !   »

Elle travaille toujours au CHU. Pas en première ligne face au Covid-19. Mais prête à reprendre la parole face au président si l’occasion s’y prête : «   J’espère que le virus révolutionnaire va se répandre. Celui-ci, je veux bien le propager   !   », rigole-t-elle.

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