Transports en Normandie. Les propositions de Pascal Le Manach, candidat LO aux Régionales04/11/20152015Presse/static/common/img/contenu-min.jpg

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Transports en Normandie. Les propositions de Pascal Le Manach, candidat LO aux Régionales

Trains en retard, usagers en colère, trajets qui s’allongent, circulation dans les grandes villes… Autoroutes, ponts, trains, lignes autocar : comment améliorer les liens entre les principales villes de Normandie ? Faut-il créer de nouvelles lignes ? La Ligne nouvelle Paris-Normandie a-t-elle un avenir ? Faut-il réaliser le contournement de Rouen ?

Voici les propositions de Pascal Le Manach (Lutte ouvrière) :

 

« L’accès aux transports conditionne l’accès à l’emploi »

 

Le transport est un domaine essentiel pour les travailleurs. D’abord financièrement, car le budget transport d’une famille populaire est important rapporté aux pensions ou aux salaires insuffisants. De plus, lorsqu’on évoque les transports, on parle d’abord des trajets domicile-lieu de travail. Ainsi, l’accès aux transports pour un travailleur conditionne le plus souvent l’accès à un emploi.

Pourtant, le fonctionnement des transports, privilégie constamment la rentabilité et le profit privé aux dépens de l’intérêt de la collectivité. Et la situation ne cesse de se dégrader à cause de la politique des gouvernements de droite comme de gauche qui vise à faire des économies sur les services publics.

 

« Les gouvernements ont poussé la SNCF à devenir rentable »

 

L’évolution du transport ferroviaire est significative, comme le montre la mobilisation récente d’usagers de la SNCF sur les lignes Le Havre-Paris ou Cherbourg-Caen-Paris, contre les rames bondées, les retards ou les suppressions de trains quasi quotidiens. Depuis des décennies, les gouvernements ont tous poussé la SNCF à devenir rentable, en fermant des lignes secondaires, en donnant la priorité aux trains à grande vitesse alors que parallèlement le prix des billets n’a pas cessé d’augmenter ! Cette recherche de la rentabilité c’est également traduite par une baisse considérable du nombre de cheminots puisqu’en dix ans, la SNCF a supprimé 30 000 emplois. Résultat : les infrastructures sont vétustes et les trains moins entretenus, ce qui favorise pannes et retards.

Aujourd’hui, la SNCF prétend que les choses vont s’améliorer avec la Ligne nouvelle Paris-Normandie. Mais ce projet n’est même pas finalisé sur le papier ! Les usagers n’en n’ont donc pas fini avec la galère. D’autant que rien ne dit que cette ligne répondra réellement aux attentes et aux besoins de la population, comme le prouve l’état du projet aujourd’hui qui ne prévoit pas de desservir la gare actuelle d’Évreux…

Le gouvernement présente aussi comme une évolution positive la mise en circulation d’autocars entre les grandes villes. Le ministre de l’Économie, Emmanuel Macron, qui vient de libéraliser ce secteur, a déclaré qu’avec des tarifs moins élevés que ceux du train, « les pauvres pourront voyager » ! C’est clair : des TGV chers pour ceux qui peuvent et des cars pour les autres. Et tant pis pour la sécurité, tant pis pour la pollution, tant pis pour le temps perdu (4h en car entre Le Havre et Paris et 2H30 entre Rouen et Paris) ! Par contre les grands gagnants de l’opération seront les sociétés du transport routier de passagers comme Eurolines, Ouibus (filiale de la SNCF), Flixbus ou d’autres.

 

« L’État doit créer des emplois dans ce secteur, pour améliorer l’état des infrastructures »

 

Tout aussi aberrant est le développement du transport de marchandises par camions, alors qu’il avait pourtant été envisagé d’obliger les poids lourds à traverser le pays sur des wagons spéciaux… Ainsi, si le fret ferroviaire représentait 18% des modes d’acheminement de marchandises au Havre il y a dix ans, il n’en représente plus que 4% aujourd’hui.

Alors, il faudrait d’urgence imposer une autre politique des transports en commun au lieu d’arroser le patronat à coup de milliards. L’État doit utiliser cet argent pour la création massive d’emplois dans ce secteur. Ces emplois permettraient d’améliorer l’état des infrastructures SNCF, ainsi que les conditions de travail des cheminots.

Des emplois doivent aussi être créés dans les transports en commun des villes. En début d’année, à Rouen, la grève des conducteurs de la TCAR (bus-métro), filiale de Transdev, un des principaux transporteurs publics au monde rattaché au puissant groupe Veolia, a rappelé que là aussi, on manque de moyens et de personnel.

La création d’emplois devraient également servir à effectuer les travaux nécessaires à l’accessibilité aux transports en commun des personnes handicapées, promise… pour 2015 et encore très loin d’être réalisée.

La société y gagnerait doublement : diminution du chômage et satisfaction de besoins essentiels pour la population.

 

« Il faut baisser le prix des titres de transport, voire imposer leur gratuité »

 

Il faut aussi baisser le prix des titres de transport pour les usagers, voire imposer leur gratuité. Bien sûr, cela aurait un coût mais les transports sont déjà gratuits à Châteauroux ou Aubagne, sans que ces villes soient en faillite pour autant.

Alors oui, il faut donner la priorité à des transports collectifs rapides, confortables, fréquents et bon marché, ce qui serait sans doute un pas vers le désengorgement des grandes villes.

Alors le fonctionnement des transports est bien révélateur de l’aberration sociale du système capitaliste, un système où prime l’intérêt des grosses sociétés privées, et où l’on s’en remet à la concurrence et au marché au lieu de faire des choix rationnels en fonction de l’intérêt de la population.

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