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Ford Bordeaux

Manifestation contre la fermeture

Ford Bordeaux : Manifestation contre la fermeture
Manifestation contre la fermeture

Samedi 24 mars, deux jours après la mobilisation du 22, près de 400 travailleurs et militants se sont retrouvés en manifestation à l’appel des syndicats CGT, CGC et FO de Ford FAI de Blanquefort pour protester contre le désengagement de Ford du site en 2019.

Parmi les manifestants, il y avait près d’une centaine de travailleurs de Ford. Certains étaient de l’usine soeur GETRAG-Ford, qui emploie aussi 900 travailleurs à Blanquefort. Eux-aussi se demandent si leur usine ne sera pas la suivante sur la liste des sites à fermer. Etaient présents aussi lors de cette manifestation une délégation de travailleurs de GM&S (La Souterraine en Corrèze) qui ont lutté contre la fermeture de leur site, des facteurs de Gironde en grève et des organisations politiques (LO, NPA, PCF, CNT). On pouvait noter l’absence de l’UD CGT comme de la fédération métallurgie CGT.

Dans l’usine, la direction multiplie les réunions avec le refrain adressé aux travailleurs du site que, pour qu’un repreneur se présente, il faut être présentable, et donc produire. Ford, qui a planifié la fermeture depuis des mois, si ce n’est des années, aimerait avoir des boites de vitesses le plus longtemps possible. Mais les travailleurs sont bien décidés à ne pas lui faire cette fleur. Ils ne croient pas au repreneur, ils en ont déjà fait l’expérience, il y a 10 ans quand Ford a tenté de sous-traiter la fermeture au moyen d’un repreneur bidon. Le baratin de la direction ne prend donc pas et la production est tombée à zéro. Ce qui occupe depuis 3 semaines le temps de travail des ouvriers, ce sont des discussions sur leur capacité à faire reculer Ford et sur les objectifs à mettre en avant.

Quant au gouvernement, il reproche à Ford de ne pas tenir sa parole de rester jusque fin 2019. Il négocie six mois d’activité de l’usine, avant que Ford ne joue la comédie du repreneur ! Que la fermeture soit mi-2019 ou fin 2019 n’arrangera pas l’affaire des salariés. Mais tout cela n’est pas étonnant d’un gouvernement au service du patronat. Quant aux élus régionaux, comme Juppé, ils sont sur la même ligne. Ils disent maintenant qu’ils ont été baladés par Ford. Sans doute, mais à quoi servent-ils alors si ce n’est à signer des chèques de subventions aux entreprises en priant pour que celles-ci daignent rester sur place ?

Alors oui, les travailleurs de Ford devront d’abord compter sur leur propre détermination collective et sur les travailleurs de la région, pour mettre la pression sur Ford et sur le gouvernement. Ford est un géant de l’automobile, certes. Mais c’est une entreprise capitaliste qui doit vendre. La comédie du repreneur, Ford la joue aussi pour que la colère ouvrière n’explose pas, pour qu’elle ne ternisse pas son image.

Les travailleurs de Ford qui ont manifesté le 22 et à nouveau le 24 ont raison. Ils montrent la voie aux travailleurs du site qui hésitent encore à entrer en action. Cette manifestation en appelle d’autres.

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