Entretien avec Elisabeth Faucon25/03/20192019Presse/medias/articlepresse/images/2019/03/face-a-la-redaction-avec-elisabeth-faucon_4263052_2.jpeg.420x236_q85_box-0%2C50%2C432%2C294_crop_detail.jpg

Article de presse

Le Populaire Limoges

Entretien avec Elisabeth Faucon

Illustration - Entretien avec Elisabeth Faucon

Alors que les élections européennes se profilent, les militants de Lutte ouvrière se préparent à une nouvelle élection. Porte-parole régionale et candidate sur la liste conduite par Nathalie Arthaud, nous avons rencontré Élisabeth Faucon à l’occasion de la fête locale du parti politique.

Une fois de plus, Lutte ouvrière se lance dans la campagne des européennes. Comment parvenez-vous à être toujours présents, malgré les difficultés économiques certaines rencontrées par les petits partis ?Grâce à nos souscriptions, nous nous sommes toujours donné les moyens de nous présenter. Il est important de comprendre que, pour pouvoir présenter une liste qui souhaite renverser la société et gagner des revendications vitales, il faut que l’on soit autonome. Notre parti n’a jamais attendu quelconques subventions ou remboursements. Pour faire campagne, nous cherchons l’argent grâce aux soutiens. Cela montre notre volonté politique.

Quelles seront vos revendications principales sur les prochaines élections ?Comme toujours, nous souhaitons porter la voix des travailleurs. Qu’ils s’emparent de cette campagne pour défendre leur peau et mettre en avant leurs intérêts. Il est indispensable de mettre en avant dans la situation actuelle l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous et l’augmentation des salaires avec une indexation sur les hausses de prix. Nous souhaitons aussi avoir accès aux comptes des grands groupes. Il faut contrôler ce qu’ils font avec les milliards de subventions qu’ils reçoivent. Si on laisse l’économie entre leurs mains, la précarité pour tous et la guerre dans le monde entier continuera.

Les syndicats et les partis, notamment dans votre camp à gauche, ne semblaient pas avoir pris la mesure, il y a quatre mois, de l’ampleur de la contestation sociale des Gilets jaunes. Comment percevez-vous ce mouvement désormais ? Il est vrai que nous avons été surpris par le mouvement. Mais, à la différence des autres, nous sommes allés voir ce qu’il s’y passait. Tout de suite, nous avons vu des travailleurs que l’on n’a pas l’habitude d’entendre. Nous avons vu des hommes et des femmes qui osaient pour la première fois dire que leur vie était impossible. Nous nous sommes tout de suite sentis de leur côté. En revanche, le mouvement a vite eu ses limites dans la mesure où il ne remet pas en cause le capitalisme dans son ensemble. C’est-à-dire sur toute l’économie et sur la société.

Comment avez-vous perçu les dégradations et les pillages sur les Champs-Élysées lors du 18e samedi de mobilisation des Gilets jaunes à Paris ? Évidemment qu’incendier une banque, c’est inconscient. Nous ne cautionnons pas du tout. En revanche, ce que je perçois des manifestations, c’est qu’il y a eu énormément de provocations policières. On les a vraiment pris de haut, en avançant qu’ils ne comprenaient rien, qu’ils n’étaient capables de rien. Qu’à un moment donné, ils soient tellement en colère qu’ils s’en prennent à des symboles luxueux, je peux le comprendre.

La question des migrants divise également les travailleurs. Quel regard portez-vous sur la crise migratoire ? Nous sommes pour la régularisation des papiers pour tous. L’histoire de l’humanité, c’est l’histoire des migrations. Nous avons pour habitude de dire que ceux qui arrivent sont nos frères parce que de toute façon, ils deviendront eux aussi des travailleurs.

Driss Chaït

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