À Gardanne, LO donne dans la lutte festive !21/06/20162016Presse/medias/articlepresse/images/2016/06/Capture_la_prov.JPG.420x236_q85_box-0%2C206%2C417%2C441_crop_detail.jpg

Article de presse

La Provence.com

À Gardanne, LO donne dans la lutte festive !

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Nathalie Arthaud candidate à la présidentielle, a échangé avec les militants venus de toute la région. PHOTO PL

Sonia mange un cookie et boit un Coca mais ce sont ses seules concessions. Comme papa, un ancien des chantiers de la Ciotat, comme papy, ex-cheminot, elle milite pour Lutte Ouvrière. "Parce qu'avec un diplôme d'informatique et un bac +4, j'enchaîne des CDD à 1 200 euros bruts pour des patrons qui ne parlent que dividendes. Je ne suis qu'une ouvrière."

La lutte des classes hier au parc de Valabre était plutôt festive à l'occasion du rassemblement annuel de LO à Gardanne. On y voit toutes les générations, mais peu de costards, dans l'espace sciences, on parle mathématiques arabes et intolérance au gluten - "maladie ou effet de mode ?". Des "unes" de l'hebdomadaire du parti trotskiste rappellent des décennies de combat : "Les cheminots n'ont pas gagné mais ils ont montré la voie" - "L'avenir est aux luttes dirigées par la base".

Du côté du stand des exposés du Cercle Léon Trotsky, on s'interroge : sport et nationalisme ? Gestion capitalistique de l'eau ? Nathalie Arthaud se promène dans les allées ombragées et là voilà revigorée par les derniers mouvements sociaux contre la loi Travail. "Une fraction des travailleurs a retrouvé l'envie de se faire entendre. Je ne sais pas s'ils feront reculer le gouvernement mais ils n'ont plus envie de se taire", confie-t-elle sur un coin de table. Candidate à la prochaine élection présidentielle, comme en 2012 (0,57 % des voix et aucune consigne pour le 2e tour : comment choisir entre un "ennemi ouvert des travailleurs et un faux ami ?"), cette militante pour LO depuis 1997 ne désarme pas.

"Les travailleurs ont attendu pendant quatre ans en pensant que le gouvernement socialiste prendrait des mesures, un attentisme encouragé par les syndicats, y compris la CGT qui se réveille, elle aussi. Il y a un changement d'état d'esprit, stimulé par l'arrogance et le mépris avec lequel le gouvernement a accueilli les mouvements contestataires. La lutte des classes est toujours d'actualité, plus que jamais. J'ai vu dans mon lycée (elle est enseignante en économie, Ndlr) des slogans surgir, dans les entreprises, les travailleurs réagissent. Ce réveil doit être politique face à des partis qui font tous pareil, y compris un Mélenchon qui était des leurs, ou un Tsipras qui n'est plus qu'une courroie de transmission du plan d'austérité européen." La voilà à la tribune.

Dans le parc, les enfants peaufinent leurs slogans qu'ils apposent sur des pancartes : "Je range ma chambre, si je veux !", "De l'argent de poche tous les jours !", "Les enfants, présidents !" La lutte, toujours...

Carole Barletta

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