Nathalie Arthaud veut faire entendre les travailleurs

La candidate Lutte Ouvrière aux Présidentielles 2017 était hier à Martigues

Candidate à l'élection présidentielle de 2017 pour le compte de son parti, Lutte ouvrière, Nathalie Arthaud a lancé la campagne vendredi dernier à Paris, au Cirque d'Hiver. Depuis, elle fait le tour des régions pour rencontrer les équipes militantes et pour que les travailleurs se mobilisent dans cette campagne, pour "mener le combat", dit-elle. Hier, après avoir rencontré les militants à Arles, elle était à Martigues avant d'aller aujourd'hui à Montpellier. Pour la militante déjà candidate en 2012, cette campagne présidentielle, qui sera suivie des législatives, sera "l'occasion de faire entendre le camp des travailleurs. Car il faut que les salariés, les chômeurs, les ouvriers mettent en avant leurs intérêts de classe contre cette politique patronale qui consiste à supprimer des emplois, écraser les salaires, augmenter le temps de travail, intensifier l'exploitation", tonne-t-elle convaincue. Droite, gauche et extrême droite relaient tous la même politique selon Nathalie Arthaud. "Ces candidats aspirent à gouverner pour le compte du patronat ; ils cherchent à se différencier mais ils font tous la même politique". Selon elle, ils sont même "d'accord sur l'essentiel".

De passage à Martigues, juste avant d'aller rencontrer les militants, elle a donné son point de vue sur "cette politique actuelle qui consiste à répondre aux exigences du patronat". "Nous pensons que les travailleurs doivent se battre pour défendre leurs intérêts, leurs revendications et nous pensons que le combat électoral fait partie de ce combat-là". Interrogée, la candidate LO n'hésite pas non plus à donner son avis sur les primaires. "C'est une façon qu'ils ont trouvée en interne pour traiter un certain nombre de rivalités, les luttes de pouvoir qui se mènent au sein des différents partis, nous nous regardons ça de très loin".

Nathalie Arthaud dénonce une campagne démagogique. "Le Pen, Sarkozy, Hollande sont d'accord pour centrer la campagne sur le terrorisme, les migrants ou la sécurité. C'est une campagne qui est démagogique et qui est infecte car la réalité c'est que ni contre le terrorisme ni contre les guerres ils apportent des solutions, en réalité ils nous enfoncent", ose-t-elle dénoncer. Une société qui oppose les gens, qui marginalise, le culte de l'individualisme, autant de principes que Nathalie Arthaud dénoncera tout au long de la campagne.

Mais hier, elle était aussi là pour s'adresser aux travailleurs, ouvriers et chômeurs. Parler et dénoncer la situation. Seule candidate qui se réclame du communisme dans cette campagne, cette femme communiste révolutionnaire veut que "les travailleurs prennent le pouvoir ; qu'ils prennent la société en main" car pour elle le combat est plus que jamais d'actualité". "Pour éradiquer le chômage, cela nécessite une lutte contre le pouvoir de la bourgeoisie et du grand patronat. Mais il faut être révolutionnaire et communiste pour mener le combat. Il faut être convaincu qu'on n'a rien à gagner à préserver cette société dirigée par cette poignée d'actionnaires". Convaincue mais pas dupe, Nathalie Arthaud sait que le parti est minoritaire. Pour autant, elle entend mener une campagne militante. "Nous appelons les travailleurs, les ouvriers, chômeurs à ne pas se laisser dévier de leurs intérêts de leurs combats". Et de vouloir plus que tout "un vote de conscience, de dignité ouvrière". Elle lance d'ailleurs un appel à ceux qui sont "écoeurés" d'utiliser "cette possibilité que nous avons de nous exprimer pour montrer qu'il y a dans la classe ouvrière un courant qui ne se résigne pas et qui veut se battre pour ses intérêts".

Éric Goubert