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DAHER Loire-Atlantique

Jusqu'aux derniers centimes

DAHER Loire-Atlantique : Jusqu'aux derniers centimes
Jusqu'aux derniers centimes

Chez Daher, une entreprise sous-traitante d'Airbus, les travailleurs découvrent au fur et à mesure de la communication de leur direction, que le patron est bien résolu à leur présenter la totalité de la facture de la crise sanitaire ! 

En toute irresponsabilité le groupe Daher a décidé de renvoyer les salariés au travail, après une semaine d’arrêt, tout comme Airbus le "donneur d'ordre". La direction d'Airbus prétend qu'il faut sauver les sous-traitants en leur donnant du boulot, pendant que celle de Daher explique qu'elle n'a pas d'autre choix que de ré-ouvrir pour fournir Airbus ! Tout ce petit monde se partage les rôles et se renvoie la balle, avec pour objectif commun le profit, à n'importe quel prix !

La "liste de courses" du patronat était à peine rendue sur le bureau de la ministre du travail Penicaud, que les ordonnances dérogatoires au code du travail se sont mises à pleuvoir. Et pour finir, les patrons se sont précipités pour faire signer des accords d'entreprise à ceux des syndicats qui veulent bien leur rendre ce service.

Chez Daher comme dans beaucoup de boites, question "sécurité", les gadgets sont de sortie pour la façade : 

- Horaires aménagés avec des temps de désinfection des postes de travail, mais que personne ne s'inquiète: "à titre tout à fait exceptionnel et pour tenir compte de l'engagement des salariés concernés, aucune récupération de temps ne sera demandée pour les heures non réalisées en raison de ces horaires aménagés". 

- Quelques poignées de masques, quelques bidons de gel hydroalcoolique ou plutôt de substituts, la suppression des pauses café et le tour est joué.

En ce qui concerne les salariés dont le poste n'est pas ré-ouvert, avant de rentrer dans le dispositif de chômage partiel, la direction prend 5 jours de congés payés et 1 jour sur un compte heure temps. 

Quand à la rémunération du chômage partiel, elle sera de 95 % du net au lieu des 84% prévus par le gouvernement... mais, attendez, qu'est-il écrit dessous ? Le complément sera remboursé en temps de travail supplémentaire quand le salarié retournera au boulot !   

Toutes ces mesures illustrent parfaitement l'état d'esprit du patronat : crise sanitaire ou pas, aucune inflexion de sa ligne de conduite. La santé des salariés, leurs salaires et leurs conditions de travail sont les seules marges d'ajustement sur lesquels le patronat et le gouvernement à son service envisagent de rogner !

En nous obligeant à travailler en plein confinement ou en nous volant des jours de congés, le patronat ne nous laisse pas le choix : les travailleurs devront faire bloc pour ne pas y laisser leur peau ! 

 

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