Cholet Nathalie Arthaud contre « les ennemis des travailleurs »30/08/20162016Presse/static/common/img/contenu-min.jpg

Article de presse

Cholet Nathalie Arthaud contre « les ennemis des travailleurs »

Nathalie Arthaud : « A Cholet, nous sommes dans une ville ouvrière, j'ai beaucoup de choses à dire ».


Nathalie Arthaud : « A Cholet, nous sommes dans une ville ouvrière, j'ai beaucoup de choses à dire ».

Nathalie Arthaud, porte-parole de Lutte ouvrière, était samedi à Cholet pour rencontrer les militants de ce parti aux 8 000 adhérents revendiqués en France. Ce n'est pas un hasard, elle brigue la place de François Hollande à la présidence.

À l'extrême gauche le parti Lutte ouvrière tient un discours dont le radicalisme n'a rien à envier à celui du Front national. Lutte ouvrière se revendique de la « lutte des classes » depuis toujours. De ce point de vue, on peut lui reconnaître une vraie constance : « il faut la révolution pour changer de système ».

En 2012, elle avait obtenu 0,56 % des voix, ce qui lui donne de solides espoirs de faire mieux l’an prochain. En venant sur le terrain, elle veut s’assurer que sa base la suive, notamment Denis Plard et Robert Cerisier, deux Choletais parfaitement à l’aise avec le discours anti patrons.

Pourquoi vous présentez-vous ?

Nathalie Arthaud : « Il n’y a pas d’illusion à se faire, tous ceux qui sont au pouvoir sont des ennemis des travailleurs. Je ne me présente pas pour prendre des responsabilités dans ce système qui est fait pour les plus riches. Nous participons au cirque électoral pour le dénoncer. »

Qu’est-ce que vous voulez changer ?

« Nous revendiquons pour tous les salariés, l’intégralité de ce qu’ils produisent. Nous voulons renverser la minorité parasite. 1 130 € net de smic par mois, ce n’est pas un salaire décent. Sans la course au profit, on pourrait faire que le travail ne soit pas l’enfer qu’il est aujourd’hui. Ce sont les travailleurs qui font tourner la société. »

Le système des sociétés coopératives de participation doivent vous ravir ?

« Ce sont surtout les grandes multinationales que nous voudrions mettre en SCOP, ces quelques centaines de groupes qui dominent l’économie mondiale. »

Le vote Front national séduit de plus en plus l’électorat ouvrier, vous en êtes contrariée ?

« Le vote des ouvriers pour le Front national est le résultat d’une désorientation politique qui est de la responsabilité du Parti communiste et du Parti socialiste. Les travailleurs subissent avec la loi travail El Kohmri des attaques frontales. Pour beaucoup, la gauche comme la droite sont au service des riches, et c’est cette politique qui fait le jeu de Marine Le Pen. »

Votre avis sur le burkini ?

« C’est incroyable tout l’espace politique et médiatique que ce débat occupe alors qu’il y a 6 millions de chômeurs. C’est de la démagogie, cela renforce le racisme, la peur, c’est une campagne anti musulman de la pire espèce. Nous sommes féministes et discutons avec ces femmes qui s’imposent cet enfermement. Mais nous dénonçons aussi ces politiciens qui instrumentalisent les femmes. »

Pourquoi avoir refusé de s’associer au mouvement d’union nationale après les attentats de Paris ?

« Nous partageons l’émotion des familles. Mais nous refusons d’aller pleurer sur l’épaule de François Hollande. Nous rejetons l’unité derrière cette politique du Gouvernement qui porte une écrasante responsabilité dans le développement du terrorisme, du chaos. La société est malade de l’impérialisme »

Avez-vous un exemple d’un pays où vos idées marchent ?

« Cette société n’existe pas, il n’y a pas d’exemple. Il y a eu des moments dans l’histoire où les travailleurs ont pris le pouvoir : la révolution française, la Commune de Paris. Sommes-nous condamnés à la barbarie ? Il faut faire la révolution pour que les travailleurs prennent les manettes de la société ».

À savoir

Nathalie Arthaud a 46 ans. Originaire de la Drôme elle a vécu à Lyon et, agrégée, enseigne aujourd’hui la gestion et l’économie dans un lycée d’Aubervilliers.

Propos recueillis par Xavier MAUDET

 

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