Nathalie Arthaud en campagne, à gauche toute !19/03/20172017Presse/medias/articlepresse/images/2017/03/Fete_Angers.jpeg.420x236_q85_box-0%2C76%2C750%2C497_crop_detail.jpg

Article de presse

Maine-et-Loire

Nathalie Arthaud en campagne, à gauche toute !

illustration
Nathalie Arthaud, candidate à l'élection présidentielle, hier, à la fête annuelle et départementale de Lutte ouvrière, à Trélazé.

L'un des onze candidats à la présidentielle, l'enseignante d'économie figure de proue de Lutte ouvrière, a rencontré les militants du Maine-et-Loire, hier, à l'occasion de leur fête à Trélazé.

Reportage

Le parfum du couscous qui se prépare, ce samedi soir, embaume l'entrée de la salle Louis-Aragon, à Trélazé. À l'intérieur, un débat se termine sur la question de « l'interdiction de licenciement » que revendique Lutte ouvrière (LO), pour contrer le patronat et les classes dirigeantes.

« C'est une question de vie ou de mort pour les travailleurs », assène, au micro Yann Béliard, assis face à un parterre de militants attentifs. Pour lui, « la lutte explosive contre la loi Travail d'El Khomri, en 2016, donne une idée de la hauteur de la riposte qu'il va falloir atteindre... Il faudrait que ça pète plus qu'en 68. De toute façon, on ne perd rien à se battre ! »

Un tout autre visage que ceux de Lénine et Trotski, dont les portraits descendent du plafond, accompagne cette fête annuelle départementale du parti d'extrême gauche. Nathalie Arthaud, l'un des onze candidats à l'élection présidentielle, vient prononcer une allocution politique, avant de débattre avec les dizaines de militants présents.

« Quelle arrogance ! »

L'agrégée d'économie, enseignante à mi-temps en Seine-Saint-Denis, vit sa deuxième campagne présidentielle en tant que candidate, après avoir recueilli 0,56 % des voix au scrutin de 2012. Quel regard porte-t-elle sur cette période ?

« Les démêlés judiciaires de Fillon, de Le Pen, les soupçons qui pèsent sur Macron, finissent de convaincre les classes populaires que ces gens-là appartiennent à un autre monde, au monde de la bourgeoisie », lance l'ancienne porte-parole d'Arlette Laguiller.

En même temps, ajoute-t-elle, « comme souvent, beaucoup pensent qu'on n'a pas le choix de s'en remettre à ces gens-là pour gérer l'État, car ce ne serait pas dans les cordes des travailleurs... Nous, on lutte contre ça, contre des décennies d'électoralisme. Quand on nous assène qu'il faudra choisir entre trois ou quatre candidats, que tout autre geste sera inutile, bien sûr, les gens se sentent piégés. On dit non, ça n'a pas de sens ».

À côté de Nathalie Arthaud, Marie-José Faligant, infirmière de 59 ans, et Céline L'Huillier, enseignante de 40 ans, deux fidèles à LO depuis 20 à 40 ans, abondent. « Les costumes de Fillon, ça fait rire jaune, ça choque les gens. Quelle arrogance ! Nous, on s'habille chez Camaïeu ou Décathlon parce qu'on n'a pas un rond... »

Entre deux présidentielles, la figure de proue de LO évoque « un combat mené au quotidien » dans les entreprises, lors des mouvements socio-économiques... « Y compris quand il ne se passe rien, les gens nous croisent en permanence. »

Pour elle, le simple fait de « pouvoir compter sur plusieurs centaines de milliers de femmes et d'hommes qui auront approuvé le programme de luttes », apparaît comme une victoire, « un geste de classe ».

La présence d'un courant minoritaire comme le sien doit « permettre à ceux qui sont révoltés, qui partagent nos idées, de s'exprimer ». Dans la tradition de LO.

Nathalie HAMON.

Droits de reproduction et de diffusion réservés © Ouest-France

Partager