Les ex-salariés de la fabrique de nappes plastifiées Veninov pensaient avoir enfin, le 30 novembre, une réponse du tribunal de commerce de Nanterre. Après deux reports successifs et une audience finalement tenue le 8 novembre, ils devaient savoir si les conditions dans lesquelles le fond d'investissement Gordon Brothers avait, suite à un prêt en décembre 2010, mis la main sur tous les avoirs de l'entreprise Alkor-Venilia, étaient légales ou non, le groupe étant déjà en cessation de paiement.
Les travailleurs, licenciés fin juillet, occupent leur usine depuis cette date, pour la maintenir prête à redémarrer, car l'annulation de la cession permettrait de chercher un repreneur. Mais la réponse n'a pas été celle attendue : le tribunal nomme un expert qui aura trois mois pour se prononcer sur la réalité de la cessation de paiement au moment du prêt !
Les travailleurs craignent que les machines à l'arrêt finissent par être hors d'usage et que les anciens clients, toujours demandeurs, se découragent. Pendant ce temps, tous ceux qui ont conduit l'entreprise à la liquidation peuvent continuer leurs manœuvres en toute impunité.