Les paroles du PDG de l'entreprise au micro de France Info ont suscité la colère dans l'usine, en particulier quand il affirme qu'il y a 12% d'absentéisme, « 12% de gens qui font des courses de vélos le dimanche et se déclarent malades le lundi : ce sont des voleurs ». Outre le fait que ses chiffres sont fantaisistes, le fait de traiter de « voleurs » les ouvriers victimes d'accidents, ou qui tombent malades à cause de l'augmentation des cadences, de la chasse aux temps morts, de l'usure prématurée et de la suppression de nombreux postes de reclassement pour les travailleurs handicapés, a été pris comme une véritable provocation.
Quant aux journées de chômage technique, nombreuses depuis 2008, qu'il qualifie de « chômage doré », tous ceux qui ont subi les pertes de salaire et la suppression de jours de congé pour le subventionner, ont apprécié. Sans parler des centaines d'intérimaires qui se sont retrouvés à la porte.
Ces déclarations sont révélatrices de la mentalité des dirigeants : pour eux, ceux qui font tourner l'entreprise sont des voleurs et les actionnaires qui empochent les dividendes de courageux entrepreneurs. Pourtant, les parasites, ce sont bien ceux qui s'enrichissent du travail des autres : de quoi donner envie de leur faire ravaler leur mépris.