Après des mois de rumeurs et tractations secrètes entre actionnaires, banquiers et repreneurs potentiels, le tribunal de commerce vient d'annoncer que Smoby-Majorette sera repris par Simba et Ecoiffier, un tandem franco-allemand, avec la suppression de 679 emplois sur les 1080 du groupe.
C'est une véritable catastrophe pour tous les salariés des usines Smoby, Berchet ou Majorette, mais aussi pour les communes du Haut-Jura ou de la "plastic vallée" à Oyonnax, déjà durement touchée par les licenciements.
Cette hémorragie d'emplois est présentée localement comme une quasi-fatalité de la vie économique, conséquence de la concurrence ou de l'endettement du groupe. Tout cela a bon dos !
Smoby, comme Berchet racheté par le premier il y a trois ans, ont rapporté beaucoup d'argent à leurs anciens propriétaires, les familles Breuil et Berchet. Ces dernières années ils ont réalisé des montages juridiques et financiers complexes, toujours guidés par le profit à court terme sans se préoccuper des conséquences pour les travailleurs. Sentant le vent tourner, ils ont revendu leurs entreprises aux plus offrants. Aujourd'hui ce sont les travailleurs qui paient au prix fort.
C'est une triste illustration de la nécessité de lever le secret industriel et le secret bancaire et de rendre transparents les comptes comme les décisions des actionnaires.
De plus, pendant des années les communes de la région ont subi un véritable chantage à l'emploi : pour que Berchet ou Smoby reste dans ces communes, elles devaient mettre la main à la poche. Certaines communes se sont endettées pour financer des travaux. Aujourd'hui, non seulement il n'est pas question du remboursement des sommes versées mais des centaines d'habitants de ces communes se retrouvent sur le carreau.