Le Dauphiné :  Agglomération de Grenoble : La fête annuelle de la section départementale de Lutte Ouvrière s’est déroulée hier à l’Heure bleue

Article de presse
21/10/2012


Quelques ballons de baudruches, des stands de jeux, des nappes de publications, des exposés sur les champignons ou sur les conséquences de la crise en Grèce... La fête de Lutte Ouvrière, c'est d'abord une joyeuse kermesse. D'ailleurs, le porte-parole départemental, Rémi Adam, s'active en cuisine en attendant les 300 militants et sympathisants prévus au banquet. Au menu : feuilleté de saumon servi sur un lit de polenta et épinard. "Ce n'est pas le cœur de notre message du jour", plaisante l'enseignant grenoblois de 45 ans en dénouant son tablier.

Crise, gabegie, mondialisation, lutte des classes... Les thèmes ne varient pas. Les méthodes de rassemblement non plus. "On monte des petites structures sur les marchés, on est présent dans les entreprises de l'agglomération. Nous, on veut juste populariser nos idées".

"Interdire les licenciements. On interdit bien les expulsions locatives durant l'hiver"

Après les très faibles scores de Nathalie Arthaud à la Présidentielle (0,56 %) et de Rémi Adam aux législatives (0.22 %, dans la première circonscription), la section iséroise compte sur un effectif stable (200 adhérents, dont 80 à Grenoble). "Certains n'étaient pas là, il y a deux ans. Notre organisation est capable aujourd'hui d'être présente à chaque élection".

Et la révolution, dans tout ça ? "En cinq mois, le gouvernement n'a pas fait un seul geste pour interdire les licenciements. Et cela reste notre revendication première, on interdit bien les expulsions locatives durant l'hiver. En temps de crise, on devrait aider les travailleurs à ne pas perdre leur gagne-pain".

Sous le drapeau rouge marqué du marteau et de la faucille, Rémi Adam insiste. Il manque ce presque rien, cette petite étincelle pour que la mobilisation soit générale. "Aujourd'hui, la colère et la rage existent", souffle le porte-parole de LO.

Un leader manquerait-il à l'appel ? "Non, l'histoire a démontré que les personnalités émergeaient des mouvements. C'est mai 68 qui a fait Cohn-Bendit. Pas l'inverse. D'ailleurs, personne n'a vu venir Mai 68. Même pas nous. C'était un mois comme un autre durant lequel la France s'ennuyait profondément. Et puis, on a vu défiler 10 millions de grévistes et des portraits de Lénine..."

Alors, la révolution, Rémi Adam l'attend. Depuis ses premiers meetings au sein du parti à l'âge de 17 ans. Elle viendra, c'est certain. Mais pour l'heure, c'est sa brigade, en cuisine, qu'il rejoint. Il faut s'attaquer au dessert et dresser les mousses au chocolat avant de prendre le micro.

Ne manque presque rien. Pour qu'éclatent les ballons.

Christelle CARMONA

© Le Dauphiné (21/10/2012)