Le Dauphiné Libéré : Chantal Gomez, conseillère municipale, est la seule représentante de Lutte ouvrière

"Il faut recréer le rapport de force"
Ni dans la majorité, ni dans l'opposition, Chantal Gomez se considère comme «un travailleur parallèle» au sein du conseil municipal d'Échirolles. Une place à part dans l'échiquier politique pour l'élue, seule représentante de Lutte ouvrière dans la ville, mais aussi l'une des deux seules élues municipales LO en Isère. D'où le sentiment de ne pas avoir une très grande tribune. Mais cela n'empêche pas l'élue, militante politique et syndicale, d'avancer, de lutte en lutte, avec comme principal objectif de « recréer le rapport de force à travers une forte mobilisation de la population ».
"Les entreprises doivent rendre des comptes"
A mi-mandat, Chantal Gomez reste humble quant à sa présence au conseil municipal : « J'essaye d'intervenir comme je peux à mon niveau ». Toutefois, elle souhaite représenter les « 5,40 % des électeurs, soit environ 500 personnes, qui ont voulu marquer un vote très à gauche en montrant qu'une élue LO avait sa place ».
Ce qui a le plus marqué l'élue durant ces trois premières années de mandat, « c'est l'aggravation de la crise et de la misère surtout dans les quartiers, le chômage, le travail précaire en augmentation, particulièrement chez les jeunes et la dégradation des services publics. Dans mon quartier (elle habite à la Ville-Neuve), le chômage des jeunes tourne autour de 30 %. Quel espoir pour eux ? Après, on peut bien mettre des caméras de surveillance, cela n'empêchera pas la délinquance.»
Et de citer les nombreuses entreprises qui ont licencié sur la commune Moncler, Yahoo, Capecci sans oublier Caterpillar qui a elle seule a licencié 600 salariés. « Aujourd'hui, la société Ar2embauché plus de 400 travailleurs, tous en intérim ou en CDD, c'est scandaleux ! », s'indigne Mme Gomez qui espère que « les luttes à venir seront plus nombreuses et obligeront l'interdiction des licenciements et le partage du travail entre tous, sans toucher au salaire ». Elle propose en effet de « mettre sous contrôle et demander des comptes aux grandes entreprises ».
Mais pour l'élue de Lutte ouvrière, cela n'est pas une surprise, « il n'y a pas de solution sans une mobilisation de la population. Pour Caterpillar, nous aurions dû être des milliers dans la rue. C'est une affaire qui nous concerne tous. Quand une entreprise ferme, les commerces suivent et après ce sont les services publics. ».
Mais si on l'interroge sur la gestion de la majorité municipale, Chantal Gomez n'a rien à reprocher: « Même le meilleur gestionnaire ne peut rien contre cette dégradation économique et sociale. Toutefois, à continuer à vouloir faire des économies dans les grands domaines, on entre dans le système. C'est une fuite en avant. Demain on leur en demandera toujours plus. Les villes populaires doivent-elles se contenter du minimum vital ? Je ne crois pas ».
« Échirolles est une ville dynamique mais même ici on n'arrive pas à maîtriser les loyers. Entre logement et travail on touche aux besoins vitaux de la population. Sans parler du prix du chauffage qui flambe ! », déplore la conseillère pour qui « ça ne peut décidément pas durer comme ça ! »
REPÈRES
FÊTE ANNUELLE LUTTE OUVRIÈRE
- La fête annuelle de Lutte ouvrière aura lieu dimanche 16 octobre à la salle des fêtes d'Échirolles à partir de 11 h.
- Nathalie Arthaud, candidate à l'élection présidentielle, prendra la parole à 15h30.
Une manifestation ouverte à tous.
L'ÉLUE FAIT LA TOURNÉE DES MARCHÉS
- Chantal Gomez se rend tous les deux mois sur un marché échirollois.
Elle viendra avec d'autres militants de Lutte ouvrière à la rencontre des habitants de la commune le dimanche 9 octobre sur le marché de la Ponatière.
Caroline NIELSEN
© Le Dauphiné Libéré (27 septembre 2011)