Le Dauphiné Libéré : La campagne vue... avec une militante de Lutte Ouvrière

Muriel Vander Donckt est soulagée. La militante de Lutte Ouvrière n'aura pas à reprendre la route pour convaincre les maires de parrainer la candidate LO à l'élection présidentielle, Nathalie Arthaud. Car celle-ci vient officiellement d'obtenir les 500 parrainages.
Mais auparavant, Muriel Vander Donckt, enseignante-chercheuse de 40 ans, n'avait pas hésité à faire des kilomètres en allant voir les premiers magistrats des petites communes : « C'était intéressant de s'entretenir avec ces élus. Beaucoup ont été contents de parler des problèmes qu'ils rencontraient, notamment au niveau du budget. »
Désormais, cette Lyonnaise, qui se déplace souvent en Ardèche et dans la Drôme, se consacre pleinement à la campagne. Du tractage sur les marchés aux réunions publiques, Muriel Vander Donckt veut profiter au maximum de cette période « où les gens s'intéressent un peu plus à la politique ».
Militante à LO depuis 1997, elle veut surtout « discuter sur le fond », loin « des petites phrases » de Nicolas Sarkozy (UMP) et François Hollande (PS). Deux idées principales reviennent souvent dans sa bouche : l'augmentation des salaires et l'interdiction des licenciements. « Jean-Luc Mélenchon ne parle, lui, que de licenciements boursiers », critique-t-elle. « Nous sommes les seuls communistes révolutionnaires »Mais le candidat du Front de Gauche ne fait-il pas de l'ombre à Nathalie Arthaud ? « Nous sommes les seuls communistes révolutionnaires », répond Muriel Vander Donckt. Et de préciser : « Nous disons que le vote et l'alternance droite-gauche ne suffiront pas à trouver des solutions aux problèmes. On ne pourra pas faire l'économie de grandes grèves. Il faut montrer qu'on n'est pas dupes ! »
Avant ça, la militante LO pense tout de même au premier tour de la Présidentielle, balayant de la main « le vote utile » mis en avant par le PS : « Nous ne sommes pas comme en 2002 où de nombreuses personnes étaient déçues de la politique de gauche (avec le gouvernement Jospin, ndlr). Mais pour cette élection, il n'y a pas de risque pour que Marine Le Pen soit au second tour. Ceux qui ne sont pas d'accord avec la politique proposée par François Hollande doivent voter pour leurs idées. »
Un argument que Muriel Vander Donckt n'hésitera pas à répéter sur les marchés ou lors de « rencontres avec les travailleurs ».
par Robin CHARBONNIER
© Le Dauphiné Libéré - (Edition de l'Ardèche)