Le Dauphiné Libéré : La candidate de Lutte Ouvrière en campagne
Arlette Laguiller en avait fait six. Nathalie Arthaud en est à sa première. Première campagne. Mais la candidate de Lutte Ouvrière à l'élection présidentielle s'impose bien comme sa digne héritière. Même ton combatif, même usage immodéré du mot « travailleur » et « capitaliste », et surtout mêmes contenus.
La crise, « celle des banquiers, pas celle des pauvres »
La candidate, en lice depuis septembre, était hier dans ses terres drômoises (elle est originaire de Peyrins) pour un nouveau meeting. « A la fin de l'année, j'en serai à 95 villes » annonce-t-elle, consciente de son déficit de notoriété par rapport à sa médiatique aînée.
Et ne comptez pas sur la crise pour infléchir le discours du « parti communiste révolutionnaire ». Au contraire, la crise - « qui est celle des banquiers, pas celle des pauvres » - donnerait même des raisons de plus de résister. Il y a encore plus urgence à « se concentrer sur les intérêts des travailleurs, à protéger les emplois, et à revaloriser les salaires et les pensions de retraite ».
Pour Lutte Ouvrière, les profits insensés des grandes entreprises et des banques sont le vivier où puiser l'argent pour maintenir l'emploi et les salaires, rétablir ces postes de la Fonction publique supprimés ces dernières années. Interdire les licenciements dans ces grandes entreprises, lever le secret des affaires afin de connaître les plans préjudiciables aux salariés ou à la société, exproprier les banquiers : renouer avec les luttes. Sinon ? « On nous imposera des plans d'austérité comme en Grèce ».
C.S.
© Le Dauphiné Libéré - Edition de Valence (3 novembre 2011)