Le Dauphiné Libéré :  Présidentielle - Nathalie Arthaud, une combattante politique

Article de presse
14/01/2013

Avec elle, aucune ambiguïté : « Je ne propose pas un programme électoral, avec sa batterie de fausses promesses : je propose un programme de lutte  ». Nathalie Arthaud, « déjà révoltée par la société » alors qu'elle n'était que lycéenne, possède à n'en pas douter les gènes requis pour prendre la succession de celle qui fut la pasionaria de la cause ouvrière, Arlette Laguiller. Et si Lutte ouvrière l'a choisie pour la présidentielle («Sans faire de primaires : il n'y a pas de combat interne entre nous ! »), ce n'est visiblement pas par hasard. Son discours, hier, lors de la fête annuelle du comité isérois du Parti, a galvanisé un public pourtant tout acquis à sa cause.

« Faire porter notre voix »

« Je suis convaincue que les travailleurs peuvent changer la société, que nous sommes capables de beaucoup de choses : le Front populaire ou la révolution russe l'ont prouvé » affirme la candidate, qui ne perd toutefois pas le sens du réalisme politique. « Nous ne pensons évidemment pas peser dans les urnes : l'influence de nos idées ne sera pas mesurable par les votes. Mais ces idées peuvent faire un long chemin, bien au-delà d'une élection ». L'enjeu de la présidentielle 2012, pour Lutte ouvrière et sa candidate, est donc également médiatique : « Il s'agit de faire porter notre voix, le plus fort possible ». Une voix qui répète, à l'envi, les mêmes axiomes : « La répartition du travail entre tous les bras disponibles, pour lutter contre le chômage ; un contrôle des grandes entreprises ; l'interdiction des licenciements ; l'expropriation des banquiers et la fusion des banques en une seule organisation de crédit... ».

Anti-capitaliste

Celle qui a entamé son discours par un tonitruant « travailleuses, travailleurs, camarades et amis », se pose en ennemie d'un capitalisme « dont l'ADN est la spéculation ». Elle martèle que « le sort des travailleurs dépend de la lutte des classes : la seule perspective valable est d'inverser le rapport de force, de rendre coup sur coup ». Loin de s'allier à l'enthousiasme socialiste du moment, elle estime qu'il n'y a « aucune raison de laisser la parole à ces dirigeants qui se disent de gauche, et s'accommodent d'un ordre économique et social aussi stupide  ». Pas de doute, Nathalie Arthaud est prête pour le combat...

Isabelle CALENDRE

© Le Dauphiné Libéré - Edition Isère-sud (17 octobre 2011)