Le Dauphiné : Saint-Martin-Le-Vinoux : Christine Tulipe, conseillère municipale « Lutte Ouvrière », s’inquiète de la situation des Roms

Christine Tulipe, conseillère municipale « Lutte Ouvrière » à Saint-Martin-le-Vinoux, s'inquiète de la situation des Roms, à la suite des "affaires" de Marseille et de Lille, sachant que des familles de Roms sont installées depuis plusieurs mois dans un campement de fortune à Saint-Martin-le-Vinoux (à côté de la Casamaures).
« En apprenant que des habitants d'un quartier populaire de Marseille, jeudi dernier, ont fait partir de leur campement des familles de Roms et qu'à Lille, une manifestation a eu lieu samedi contre l'éventuelle implantation d'un camp de Roms, j'ai été choquée mais pas vraiment surprise, écrit Christine Tulipe. La situation faite aux Roms dans notre pays est inadmissible et révoltante. Et ce depuis des années. Les dirigeants politiques à tous les niveaux en sont responsables, que ce soit au niveau de l'État, de l'Union européenne et des collectivités territoriales.
« Les familles sont abandonnées sur des emplacements sauvages sans eau, ni sanitaires, ni électricité. Ces camps ne peuvent qu'être insalubres et entraîner des nuisances pour le voisinage. Et c'est au nom de cette insalubrité et des nuisances que ces camps sont expulsés par les forces de l'ordre. À l'échelle du pays, la liste des expulsions est longue.
« Dans l'agglomération grenobloise, c'est ce qui s'est passé à la Tronche le 26 juillet dernier. À Saint-Martin-le-Vinoux, le conseil municipal à majorité socialiste a voté en juin dernier pour que le maire puisse engager une procédure dite "de déclaration de parcelle en état d'abandon manifeste" concernant le terrain où se sont installées et continuent de s'installer des familles de Roms. J'ai été la seule à voter contre car l'aboutissement de cette procédure dans un avenir proche, c'est l'expulsion de ce terrain pour ces familles, dont 17 enfants sont scolarisés sur la commune.
« Où vont aller ces familles ? Quelles seront les solutions de relogement proposées, autres que, au mieux, quelques nuitées dans un hôtel financées par le conseil général ? La mise à la rue ne fait qu'aggraver considérablement le sort d'une communauté, déjà des plus mal loties. De plus, ce traitement inhumain entraîne la perte de liens noués avec les associations humanitaires et les services sociaux locaux et compromet la scolarité des enfants.
« François Hollande avait promis durant sa campagne qu'aucune expulsion ne se ferait sans proposition de relogement », conclut Mme Tulipe.
© Le Dauphiné (2 octobre 2012)