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- Lutte ouvrière n°2163
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Centrale nucléaire de Cattenom (Moselle) : Le directeur ne veut pas que les travailleurs soient au courant
Alors qu'EDF est bien en peine au coeur de l'hiver de fournir du courant électrique à tous les usagers (même rebaptisés clients), le directeur de la centrale nucléaire de Cattenom a d'autres préoccupations : interdire toute forme d'expression politique à un kilomètre à la ronde de la centrale.
En effet, la direction du site vient de décréter qu'elle interdisait toute forme d'expression politique non seulement à la porte de la centrale, non seulement à l'entrée du parking mais y compris sur les routes d'accès privées qui y mènent, soit un périmètre d'un gros kilomètre autour des barrières de barbelés.
C'est ce que nous a écrit le directeur qui tient à nous préciser que si, d'aventure, nous voulions diffuser sur les routes de la commune de Cattenom, il conviendrait encore de demander l'autorisation au maire de la commune ! Ben voyons ! Pourquoi pas l'autorisation de l'évêque pendant qu'il y est ?
La direction n'a d'ailleurs pas fait qu'écrire puisque que, à plusieurs reprises, elle a envoyé les gendarmes expulser nos diffuseurs de la porte, ce qui a choqué les travailleurs qui, bien qu'ils soient du nucléaire et contraints de travailler derrière des barbelés, n'en demeurent pas moins des salariés comme les autres. D'ailleurs, la présence politique à la porte, lors d'élections par exemple, est une coutume établie depuis la construction de la centrale.
En Moselle, on a vu Sarkozy, encore candidat, en pleine campagne électorale venir s'adresser aux travailleurs de l'usine Viessmann de Faulquemont, interrompant la production. Lui aussi avait des gendarmes, beaucoup de gendarmes... mais là c'était pour le protéger, pas pour l'expulser.
Plus récemment, Sarkozy, élu président, s'est adressé au personnel de l'aciérie de Gandrange pour lui promettre que l'usine continuerait. On connaît la suite...
Récidiviste, Sarkozy. Il s'était rendu dans une centrale nucléaire - à l'intérieur même de la centrale. C'était à Chinon, le 6 avril 2004, il y déclarait : « Il n'y aura pas de privatisation d'EDF et de Gaz de France, c'est clair, c'est simple et c'est net ! » Inutile de faire un dessin...
Sarkozy a le droit de mentir aux travailleurs jusque dans les entreprises. Mais dans cette société, il est interdit aux travailleurs de faire de la politique sur leur lieu de travail. Et un directeur zélé, par ailleurs ancien conseiller de Chirac à l'Élysée entre 2000 et 2006, y rajoute sa petite note personnelle en délimitant un no man's land pour la liberté d'expression. Sacrée démocratie !