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- Lutte ouvrière n°2163
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Leur société
Paris 10e : La situation précaire des réfugiés afghans
Dimanche 10 janvier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au bord du canal Saint-Martin à Paris pour réclamer aux pouvoirs publics d'ouvrir des hébergements chauffés pour les 150 réfugiés afghans qui en cette période de grands froids passent leurs nuits sous les ponts de ce canal. Plusieurs personnalités étaient présentes, comme la chanteuse Jane Birkin et le prix Goncourt, l'Afghan Atiq Rahimi.
Après avoir été chassés de la gare de l'Est, puis du square Villemin depuis le mois d'août par la Mairie de Paris, ces réfugiés, en général des jeunes garçons parfois mineurs, fuient l'embrigadement obligatoire dans l'une des factions en guerre dans leur pays pour tenter de rejoindre leurs familles et amis, en particulier réfugiés en Angleterre. Depuis des années, ils se regroupent autour de cette gare, comme ils le faisaient et le font toujours dans le Calaisis, et ils réclament la liberté de circulation.
Depuis ce rassemblement et devant la carence criminelle des pouvoirs publics, le propriétaire d'un local chauffé de 500 m², inutilisé la nuit et situé non loin de là, quai de Jemmapes, l'a ouvert dans l'urgence aux réfugiés, avec l'aide des associations Emmaüs et des Enfants de Don Quichotte. Mais ce local ne pourra plus être utilisé à partir du 19 janvier. D'ici là, le ministre Besson acceptera-t-il d'ouvrir un refuge chauffé, ou bien choisira-t-il d'inculper le propriétaire de ce local quai de Jemmapes pour assistance à des sans-papiers ?