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Bulgarie : Disputes pour le pouvoir sur fond de misère
La nomination en mars d'un gouvernement de transition n'est pas parvenue à rendre la situation politique plus stable. Son dirigeant, le « technocrate » Plamen Orecharski, est appuyé par le PSB, le Parti socialiste bulgare et par le petit parti de la minorité turque. Sa majorité est tellement restreinte qu'il dépend également des voix du parti d'extrême droite.
Il ne lui a donc pas fallu plus de trois mois pour se déconsidérer. Les discours sur la nécessité des réformes en faveur des plus démunis et sur la lutte contre la corruption n'ont pas suffi à effacer la nomination, en juin, à la tête de l'agence d'État pour la sécurité nationale, du magnat des médias Delian Peevski, notoirement connu pour ses liens avec la mafia. Les manifestations ont alors repris, contraignant Peevski à la démission, mais continuant à exiger celle de l'ensemble du gouvernement.
Aujourd'hui, il semble que Borissov, l'ancien Premier ministre, tente de se servir des manifestants, certes moins nombreux, pour revenir au pouvoir. Borissov, ex-garde du corps du dernier chef de la Bulgarie stalinienne aujourd'hui converti aux charmes de la « démocratie », ne vaut évidemment pas mieux que les politiciens du PSB, l'ancien Parti communiste bulgare. Tous chantent les louanges de l'intégration à l'Union européenne et la nécessité des mesures d'austérité et des privatisations. Les hausses démesurées des prix de l'électricité, qui avaient provoqué la colère l'hiver dernier, étaient d'ailleurs dues à la privatisation de ce secteur, sur lequel des groupes autrichien et tchèque ont fait main basse.
C'est sur le terrain de cette misère grandissante que l'extrême droite progresse dans le pays, tandis que les deux clans qui se disputent le pouvoir regroupent le même type de politiciens corrompus, recyclés de la période stalinienne ou jeunes loups aux dents longues, tous au service des possédants locaux et des grands groupes européens.