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Leur société
Cukierman jette de l’huile sur le feu
Le traditionnel dîner annuel du CRIF a donné lieu à plusieurs affrontements polémiques. Le CRIF est dirigé depuis des années par Roger Cukierman, un des représentants de l’aile dure du sionisme. C’est lui qui pourfendait, en 2003, une prétendue « alliance brun-vert-rouge », c’est-à-dire fasciste-écologiste-révolutionnaire, car il mettait dans le même sac l’extrême droite, les écologistes et les militants d’extrême gauche qui protestaient contre les exactions de l’État d’Israël.
C’est pourtant ce même Cukierman qui s’était réjoui des bons résultats de Le Pen à l’élection présidentielle de 2002, car il espérait que la victoire de Le Pen serait « un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles ». Et c’est encore lui qui vient de déclarer que Marine Le Pen était « irréprochable personnellement ». Cela peut combler cette dernière qui avait déclaré, en juin 2014, que le Front national était « le meilleur bouclier pour protéger les Juifs » face au péril du fondamentalisme islamique.
Dans la foulée de cette déclaration, Cukierman a affirmé que « toutes les violences (antisémites) aujourd’hui sont commises par des jeunes musulmans ». C’est encore dédouaner l’extrême droite, au moment où on apprend que le saccage du cimetière juif de Sarre-Union a été le fait de petits nazillons bien de chez nous. C’est à l’inverse tenter consciemment de jeter l’opprobre sur les musulmans, quels qu’ils soient, et alimenter le communautarisme. Tant et si bien que les représentants musulmans qui y venaient habituellement ont boycotté le dîner du CRIF.
Cukierman ne cesse de se plaindre d’une montée de l’antisémitisme, mais n’est pas le dernier à jeter de l’huile sur le feu du racisme.