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- Lutte ouvrière n°2531
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Nathalie Arthaud, candidate communiste – Faire entendre le camp des travailleurs
La VIe République : un leurre
Dans son entrée en campagne électorale, et surtout dans la perspective des législatives, le PCF met en avant l’idée d’une VIe République, pour « redonner le pouvoir au peuple », comme s’il l’avait jamais eu sous l’une des Républiques précédentes.
La même idée est agitée par Mélenchon, et Hamon évoque des aménagements institutionnels nécessaires.
Laisser croire qu’il suffit d’introduire les élections à la proportionnelle, d’élargir le recours au référendum, d’abolir l’article 49-3, de limiter les pouvoirs du président de la République et d’interdire le cumul des mandats, pour que le peuple ait le pouvoir relève au mieux de la naïveté.
Ce qui garantit à la bourgeoisie, aux gros actionnaires, leur domination sociale et politique, ce n’est pas la Constitution mais la propriété privée sur les usines, sur les réseaux de transport et de distribution, sur les banques.
C’est pourquoi revendiquer une véritable transformation des institutions politiques en faveur des travailleurs et des classes populaires est inséparable d’une remise en cause de la propriété privée sur les moyens de production. La bourgeoisie impose sa dictature sur l’économie, et c’est cela qu’il faut changer.
Cela passerait par le contrôle permanent des travailleurs sur les moyens de production dans les usines, sur les lieux de travail mais aussi dans les quartiers. Les travailleurs et les classes populaires auraient à élire parmi les leurs des représentants révocables à tout moment et rétribués comme un ouvrier.
Grâce à cela, les classes populaires bâtiraient enfin un État au service de la population. Changer la Constitution ne ferait rien, car c’est en fait l’appareil d’État avec ses hauts fonctionnaires, ses cadres de l’armée et de la police, ses juges, qui demeure hors de tout contrôle, qu’il faut renverser et remplacer par l’intervention permanente et directe des classes populaires. En dehors de cette perspective, la Constitution peut changer, mais ce sont les mêmes qui en coulisse continueront d’être la colonne vertébrale de l’État, au service des mêmes intérêts.
Alors, il n’y a rien à défendre dans la Ve République, c’est exact. Mais ce dont la société a besoin pour sortir les classes populaires du chômage et de la misère, ce n’est pas d’un simple coup de peinture mais d’un grand coup de balai.