Voyage en bourgeoisie01/02/20172017Journal/medias/journalnumero/images/2017/02/2531.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Voyage en bourgeoisie

Marc-Eugène-Charles Ladreit de Lacharrière, l’ami de la famille Fillon dont le nom est apparu dans le Penelopegate, est un milliardaire qui illustre parfaitement ce qu’est le monde de la haute bourgeoisie.

Il doit l’ascension de sa fortune à une politique constante d’achats et de ventes de participations dans toutes sortes de sociétés, quelle que soit leur nature : de la banque à l’un des leaders mondiaux des métaux précieux, en passant par un institut de sondage, par l’immobilier et des groupes de presse dont il n’a conservé que La revue des deux mondes, récemment mise à la une de l’actualité grâce aux mésaventures du couple Fillon. Au bout de ce parcours, il s’est logiquement recentré sur l’essentiel de l’activité financière avec Fitch, une des trois agences mondiales de notation des entreprises. Son empire, évalué à deux milliards d’euros, lui rapporte chaque année 34 millions d’euros de dividendes.

Il participe au mécénat artistique, patronnant le Louvre d’Abu Dhabi, et il pratique la charité chrétienne à travers une fondation privée qu’il a créée. C’est conforme aux valeurs de sa classe sociale et à ses intérêts bien compris, parmi lesquels l’avantage de tisser des liens avec le milieu politique et d’y avoir des réseaux. Il a des relais à droite comme à gauche, qu’il s’agisse de Giscard ou de Fabius. Il a été décoré de la grand-croix de la Légion d’honneur par Sarkozy, sur proposition bien sûr de... François Fillon. Il est membre de plusieurs cercles, dont le très prisé Le Siècle, qui permettent échanges de points de vue et de services entre grands patrons, magistrats, journalistes et hommes politiques.

Il va sans dire qu’un bourgeois de cet acabit pèse infiniment plus dans les choix politiques que des centaines de milliers d’électeurs.

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