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Dans le monde
Crise financière : au bord du précipice
« D’ici la fin 2020, nous allons vivre un tsunami financier. Ce qui est arrivé à Lehman Brothers [la grande banque d’affaires dont la faillite subite précipita la crise mondiale en 2008] c’est lilliputien à côté de ce qui nous attend ! »
C’est un connaisseur intime de la finance qui a fait cette déclaration à l’occasion de la sortie d’un livre : Georges Ugeux, un Belge qui a fait sa carrière aux États-Unis, a été vice-président de la Bourse de New York, avant de lancer sa propre entreprise de conseil aux banques.
Ugeux pointe l’endettement considérable des États les plus puissants, cumulant 63 000 milliards d’euros de dette publique, dont le tiers pour les seuls États-Unis. Jusqu’à présent les taux d’intérêts très bas, et parfois négatifs, ont permis que cet endettement ne pèse pas trop lourd dans les budgets des États. Mais à présent ils remontent, et le risque d’un accroissement incontrôlable de la dette grandit.
Or c’est pour sortir les banques de la crise où elles avaient plongé toute l’économie mondiale que les États se sont endettés considérablement en 2008 et les années suivantes. Dix ans plus tard, le moyen même qui a été utilisé pour éviter que cette crise ne mette à bas tout le système financier – faire racheter les dettes pourries des banques privées par les institutions publiques – constitue un risque majeur.
Le livre d’Ugeux s’intitule La descente aux enfers de la finance. Pour l’instant la finance, instrument de la domination de la grande bourgeoisie, s’en sort bien, au vu des profits qui affluent vers ses coffres, quitte à menacer de l’enfer l’immense majorité de l’humanité.