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SNCF : l’irresponsabilité vient de la direction
D’après Le Parisien, plusieurs contrôleurs de train Ouigo de la SNCF sont venus travailler bien qu’atteints du Covid, en raison des pertes de salaire en cas d’arrêt maladie.
La presse s’est indignée, disant que ces travailleurs avaient mis en danger sciemment des milliers de voyageurs.
S’il y a de quoi être indigné, c’est au contraire de l’attitude de la SNCF et du gouvernement. Une grande partie de la rémunération des contrôleurs, comme de beaucoup de cheminots roulants ou en horaires décalés, est constituée d’éléments variables de solde (EVS), pouvant représenter jusqu’à un tiers du salaire.
Lors de l’épidémie de Covid du printemps, la direction avait consenti à maintenir le salaire et, au moins en partie, les EVS. Par décision gouvernementale, les jours de carence n’étaient plus retenus en cas d’arrêt maladie pour Covid. C’était bien le minimum, non seulement sur le plan économique mais sur le plan sanitaire, afin de ne pas contraindre des agents malades à venir au travail.
Mais, alors que l’épidémie reprend, la SNCF refuse dorénavant de payer ces EVS et a rétabli les jours de carence, une journée pour les agents au statut et trois jours pour les contractuels.
Si l’on est soupçonné d’être cas-contact, la lenteur des tests a rendu la quatorzaine puis la semaine d’isolement obligatoire, ce qui s’est traduit par des baisses de salaire de centaines d’euros pour les cheminots collègues d’un cas positif.
Le salaire de base des cheminots étant souvent proche du smic, il n’est pas surprenant que plusieurs aient préféré venir travailler tout en étant malades, comme c’est d’ailleurs le cas à longueur d’année pour de nombreux travailleurs du public et du privé.
L’irresponsabilité est celle de dirigeants politiques qui garantissent « quoi qu’il en coûte » aux patrons leurs profits avec l’argent public, mais refusent de garantir de la même façon aux travailleurs les emplois et les salaires.