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- Lutte ouvrière n°2989
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Dans les entreprises
AESC Envision – Douai : retour au 19e siècle ?
AESC Envision est une usine qui produit des batteries pour les modèles électriques de Renault Douai dans le Nord. Macron est venu plusieurs fois s’y féliciter des créations d’emplois à venir, un millier pour commencer.

On est encore loin d’un tel résultat. Il faut dire que les conditions de travail n’incitent pas à rester, et cela risque de s’aggraver encore. L’usine fonctionnait en équipes de trois fois 8 heures jusqu’à présent. Mais la direction a d’autres projets et commence à en parler aux travailleurs, pour sonder leurs réactions dit-elle. Et cela passe mal.
La direction parle en effet de trois jours consécutifs de travail de 12 heures, qui seraient suivis de trois ou quatre jours de repos… Les horaires seraient de 6 à 18 heures pour une équipe, avec deux pauses de 20 minutes et de 18 à 6 heures pour l’autre équipe avec deux pauses de 20 minutes. Beaucoup de salariés avaient du mal à croire à un tel projet. Le travail est déjà pénible pendant 8 heures, alors comment tenir 12 heures ? Et chacun calculait combien il perdrait de samedis à cause des semaines glissantes, de trois jours en trois jours…
La confirmation est venue par un autre biais : des recruteurs du groupe AESC sont venus à l’usine Stellantis de Douvrin, l’ex-Française de Mécanique, dont la fermeture a été annoncée. Ils ont proposé ces horaires-là aux travailleurs qui doivent se retrouver au chômage, en ajoutant que AESC s’attend à perdre beaucoup de ses salariés en janvier, quand ces nouveaux horaires se mettront en place. Alors, venez donc chez nous travailler 12 heures de suite !
Des salariés d’AESC ont déjà décidé de s’en aller, et les primes prévues n’y changent rien. Des chefs aussi ont expliqué à leur équipe qu’ils comptaient partir… et qu’il valait mieux faire comme eux.
Est-ce que l’usine aura le droit d’imposer de tels horaires ? La direction a l’air sûre d’y parvenir et ne semble pas craindre le ministère du travail. Mais même si le celui-ci donne le feu vert, les salariés pourront et devront arrêter cette folie.