Afrique : la sale cuisine du capitalisme22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Afrique : la sale cuisine du capitalisme

Un sommet baptisé Cuisine propre était organisé le 14 mai à Paris par l’Agence internationale de l’énergie, pour tenter de remédier, en principe, au problème des techniques pour cuisiner en Afrique.

En effet, chaque année, près de 500 000 femmes et enfants décèdent en Afrique subsaharienne de maladies respiratoires liées à l’utilisation de systèmes de cuisson rudimentaires, alimentés au bois, au fumier animal ou aux résidus agricoles. Selon les organisateurs, des solutions existent, et il suffirait de 4 milliards de dollars annuels pour les financer.

La somme serait dérisoire en regard de la totalité des investissements mondiaux dans l’énergie, 2 800 milliards en 2023, dont une grande partie assure les profits des compagnies pétrolières.

Elle est aussi à mettre en regard des 2 443 milliards de dépenses d’armement.

Avec ces 4 milliards, les participants se proposeraient de mettre en œuvre des alternatives aux feux à foyer ouvert qui polluent l’atmosphère : ce serait des cuisinières économes fabriquées avec de l’argile et du ciment, des briquettes de combustible faites de peaux de bananes compressées, le partage de cuisinières entre plusieurs familles… Ces prétendues solutions relèvent du bricolage à la petite semaine, et seraient certainement bien incapables de remédier à une telle misère.

Pourtant, en Afrique, l’énergie ne manque pas. Les machines surpuissantes utilisées dans les mines géantes ne sont pas alimentées par du bois coupé dans les forêts, pas plus que les pompes des puits de pétrole ou les grues des grands ports. Mais l’essor du capitalisme a développé sur ce continent ce qui était indispensable aux trusts des métropoles, en laissant croupir la population dans la misère. Ce qui est vrai de l’énergie nécessaire pour cuisiner l’est tout autant de l’eau potable, des égouts ou du système de transport.

Alors, pour renverser ce système, les travailleurs d’Afrique auront en effet besoin de beaucoup d’énergie. Mais ils ne pourront la trouver qu’en eux-mêmes.

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