ArcelorMittal – Dunkerque et Mardyck : débrayages pour les salaires10/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2993-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ArcelorMittal – Dunkerque et Mardyck : débrayages pour les salaires

Depuis le lundi 1er décembre, des débrayages importants ont lieu dans les deux usines sidérurgiques de l’agglomération dunkerquoise.

Si, chaque année lors des NAO (négociations annuelles obligatoires), des débrayages ont lieu, cette année ils sont plus importants et se sont étendus au-delà de l’influence traditionnelle de la CGT.

Les débrayages ont lieu quotidiennement, dans les cinq équipes qui se relaient à feu continu. La production est ainsi fortement perturbée. En 2024, il n’y a eu aucune augmentation générale des salaires, ni à Dunkerque ni à Mardyck. Cette année, la direction a proposé 0,9 %. Cela aboutit, compte tenu de l’augmentation des prix, à une baisse des salaires, année après année. La direction justifie cela en évoquant la crise de la sidérurgie, crise mondiale qui n’a pas empêché le groupe de verser 13 milliards de dividendes aux actionnaires en quatre ans !

Dans chaque secteur des deux usines, des cahiers de revendications ont été rédigés. Les travailleurs revendiquent des augmentations de salaire d’un minimum de 100 euros mensuels. Ils revendiquent également davantage de moyens pour l’hygiène dans les vestiaires, les douches, les toilettes, qui sont dans un état déplorable. De plus, l’état vétuste des installations, leur dangerosité, continue d’alimenter le mécontentement.

Ces dernières années, plusieurs centaines de travailleurs des deux usines ont démissionné, car les autres usines de l’agglomération comme Aluminium Dunkerque, Versalis, ou de nouvelles comme l’usine de batteries Verkor et l’usine de frites Clarebout, proposent des salaires jusqu’à un tiers supérieurs. De plus, l’usine Aluminium Dunkerque est en train d’être revendue et, ce qui s’y discute entre la direction et les syndicats est le versement d’une prime de cession de l’entreprise de l’ordre de 30 000 euros à chaque salarié. Tout cela crée de la colère chez les travailleurs d’ArcelorMittal qui brasse des milliards.

Des centaines de travailleurs de la sous-traitance se sentent directement concernés par cette protestation car les NAO sont également en cours dans plusieurs entreprises. Aux travailleurs d’Harsco, qui sont plusieurs centaines et qui sont indispensables au fonctionnement des deux usines, leur direction ne propose que 1 %. De plus, comme la direction d’ArcelorMittal ne paye plus certains sous-traitants depuis plusieurs mois, des patrons ont annoncé la probable annulation des primes de Noël.

Ces débrayages ont été décidés et organisés par secteur et par équipe. En s’amplifiant à l’échelle des deux usines, ils pourraient devenir une véritable grève qui pourrait peser face à ArcelorMittal.

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