Biogroup Lorraine : “Pas de flouze, pas de piquouze”15/05/20242024Journal/medias/journalarticle/images/2024/05/P15-1_20240513_Rassemblement_biogroup_metz_0518_C_LO.jpeg.420x236_q85_box-0%2C222%2C2362%2C1550_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Biogroup Lorraine : “Pas de flouze, pas de piquouze”

Lundi 13 mai, plus de 80 % des salariés des 70 laboratoires de Biogroup Lorraine se sont mis en grève reconductible pour les salaires. Biogroup est un regroupement de laboratoires d’analyses médicales qui compte plus de 11 000 employés et 900 laboratoires.

Illustration - “Pas de flouze, pas de piquouze”

Ces laboratoires ont gagné énormément d’argent lors de la crise du Covid, multipliant le chiffre d’affaires par cinq, tout en demandant aux salariés des efforts, des heures supplémentaires à gogo, pendant que les actionnaires se remplissaient les poches.

Lundi 13 mai, la grève était massive dans les labos de Lorraine, atteignant 92 % de grévistes à Thionville. Dans la presse régionale, la direction dit « se satisfaire de l’augmentation de 1,2 % pour 200 salariés » (sur 780), les autres n’ayant qu’à attendre la fin des négociations annuelles obligatoires (NAO) qui débutent cette semaine.

Eh bien justement, les salariés n’ont pas envie d’attendre. Ils réclament un treizième mois et une augmentation générale des salaires. Ils en ont assez de trimer, assez des pressions incessantes dans les labos et sur les plateaux techniques qui réalisent les analyses. Ils en ont assez de voir les actionnaires se remplir les coffres pendant que les employés sont « invités » à faire des efforts. Biogroup a fait des bénéfices records : 60 millions depuis 2021 ! Il les a doublés pendant le Covid. C’est la première fois qu’il y a grève à Biogroup Lorraine.

Le mécontentement dans les laboratoires d’analyses est assez général. De petits labos familiaux et artisanaux, il y a quelques dizaines d’années, ils sont devenus une vraie industrie dirigée par des financiers, les yeux rivés sur ce qu’ils peuvent leur rapporter, des financiers qui vivent sur le dos de la Sécurité sociale, car c’est elle qui paye. Tandis que les usagers touchent moins de remboursements, les employés triment avec des salaires bloqués, et subissent l’exploitation capitaliste comme tous les travailleurs. Mais, lundi 13 mai, ils ont dit non et mardi 14 le mouvement continuait. La grève a été reconduite pour un troisième jour.

À Metz, dans la matinée, quand les salariés sont allés à la direction, celle-ci a refusé de les rencontrer, affirmant ne vouloir parler qu’aux syndicats CGT et FO qui animent le mouvement. Syndicats dont d’habitude la direction estime qu’ils ne représentent rien !

Du coup, les grévistes exigent de rencontrer la direction générale de ce groupe riche à millions. Comme ils le disent sur leur pancarte : « On n’est pas des pigeons »

Partager