Budget : loi spéciale et attaques ordinaires24/12/20252025Journal/medias/journalnumero/images/2025/12/une_2995-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Budget : loi spéciale et attaques ordinaires

Faute d’accord sur le budget entre les sénateurs et les députés, le gouvernement a déposé lundi 22 décembre un projet de loi de finances spéciale.

Adoptée sans bavure par l’Assemblée nationale et le Sénat, la loi permettra au pays de disposer d’un budget provisoire consistant pour l’essentiel à reconduire celui de 2025.

L’argument avancé pour voter cette loi spéciale est qu’il faut bien assurer la continuité de l’État, le financement de l’administration, la paye des fonctionnaires et le fonctionnement des services publics essentiels. Cela signifie aussi que pour la plupart des partis qui n’ont pourtant cessé de discuter les détails du prochain budget, il faut se montrer responsable vis-à-vis de cet État.

Mais précisément, la politique continue de l’État, depuis des décennies et sous tous les gouvernements, a abouti à priver de moyens les services publics utiles à la population. Les infirmières, les instituteurs, les agents territoriaux, les cheminots et tous les autres sont empêchés de faire correctement leur travail. Dans le même temps, l’État, les gouvernements, les députés et les sénateurs ont multiplié les aides au grand patronat et augmenté les crédits militaires, comme vient encore de le montrer l’unanimité autour du financement du futur porte- avions.

De plus, avec ou sans vote des députés et même des électeurs, la machine étatique et gouvernementale fonctionne. Des décrets sont pris, par exemple, pour rendre la vie impossible aux travailleurs sans papiers, réduire les aides des sans-abris ou des jeunes en danger. Des jugements légalisent les licenciements et exonèrent les patrons de toute responsabilité sociale. Des arrêtés attaquent le droit du travail, d’autres organisent la défiscalisation des grandes fortunes ou, à l’autre bout de la société, facilitent les expulsions et multiplient ainsi le nombre de familles à la rue. La liste des méfaits administratifs est longue comme une collection complète du Journal officiel.

Alors, la continuité de l’État dont ministres, parlementaires et médias se gargarisent, c’est, particulièrement en période de crise, la continuité de l’étranglement des classes populaires au bénéfice des familles de milliardaires. C’est aussi cela qu’assument, qu’ils le veuillent ou non, tous les partis qui veulent se montrer « responsables ».

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