Chômage : une guerre contre les travailleurs19/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P5-2_Ch%C3%B4mage_autant_de_salaires_en_moins_ok_Lupo.jpg.420x236_q85_box-33%2C0%2C1017%2C554_crop_detail.jpg

Leur société

Chômage : une guerre contre les travailleurs

Le 13 novembre, l’Insee a annoncé que le taux de chômage avait encore augmenté au troisième trimestre, s’établissant à 7,7 % en France hors Mayotte.

Illustration - une guerre contre les travailleurs

Ces chiffres correspondent à 44 000 personnes supplémentaires à la recherche d’un emploi et immédiatement disponibles pour en prendre un, selon la définition retenue par l’Insee. Cela porte le nombre total de travailleurs au chômage à 2,45 millions.

Représentants du patronat et commentateurs discutent doctement de ces chiffres, expliquant qu’ils ne sont pas si mauvais dans le contexte actuel. Et d’ajouter que la suppression de 112 000 emplois dans le secteur privé cette année serait surtout due à celle des aides publiques au patronat pour l’embauche de jeunes en alternance. C’est bien sûr une manière de réclamer le retour des primes à l’embauche d’apprentis, qui ont baissé depuis février dernier, et dont les entreprises se servent pour disposer de travailleurs ne leur coûtant quasiment rien. Mais c’est surtout une campagne politique.

En réalité, le nombre d’emplois salariés dans le secteur privé baisse continuellement depuis la mi-2024. Quant à France Travail, son rapport paru fin octobre comptabilise près de 6,5 millions d’inscrits à l’ex- Pôle emploi sous les catégories A, B, C, D ou E. Parmi elles, 3 263 500 sont des travailleurs sans aucun emploi (catégorie A), c’est-à-dire 230 000 de plus sur l’année (+7,6 %). C’est là le résultat des plans de licenciements qui se multiplient depuis des mois, y compris de la part de groupes milliardaires comme Michelin, Stellantis et Ascometal-Novasco dans l’industrie, ou Auchan dans la grande distribution, entraînant dans leur sillage nombre d’autres licenciements chez leurs sous-traitants et dans les petites entreprises qui en dépendent. Le nombre de travailleurs en activité réduite (catégories B et C de France Travail) a également augmenté, avec 2,5 millions de personnes confrontées aux temps partiels, aux CDD ou aux missions d’intérim émaillés de périodes de chômage (soit + 5,3 % sur un an). Quant à l’explosion des prix de l’alimentaire, de l’énergie et des loyers, elle obligeait déjà fin 2022 environ 2,4 millions de travailleurs, dont certains en CDI à temps plein, à cumuler au moins deux emplois selon l’Insee, et ce chiffre n’a sans doute fait qu’augmenter depuis.

Cela donne l’image de la véritable guerre sociale que les capitalistes mènent à l’ensemble du monde du travail pour garantir leurs profits, en intensifiant l’exploitation et en semant le chômage et la misère.

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