La monarchie marocaine vient de célébrer le cinquantenaire de la Marche verte, quand Hassan II orchestra l’envoi de 350 000 hommes et femmes vers le Sahara espagnol, en passe de devenir indépendant.

En même temps qu’elle ouvrait la voie à l’annexion par l’occupation militaire, la marche permit au roi de redorer sa couronne, bien ternie après la répression féroce qu’il avait lancée contre la révolte de la jeunesse de Casablanca en 1965, et contre les officiers qui avaient tenté de le renverser.

Le Sahara a été ainsi promu au rang de cause sacrée devant laquelle presque tous les opposants se sont inclinés. Le 31 octobre, date de reconnaissance par l’ONU du plan marocain d’autonomie sur le Sahara occidental, a été décrété jour de fête nationale. La télévision a diffusé des images des foules en liesse à l’annonce de la nouvelle. En resserrant ainsi les rangs derrière elle, la monarchie veut aussi faire oublier les images d’une jeunesse qui criait sa colère contre les injustices sociales.