Consultations médicales : bras de fer autour des tarifs22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Consultations médicales : bras de fer autour des tarifs

Le 17 mai, l’Assurance maladie a soumis aux syndicats représentatifs des médecins libéraux un projet d’augmentation de la consultation chez les généralistes, qui passerait en décembre 2024 de 26,50 euros à 30 euros.

La proposition reste encore à valider par ces syndicats avant la fin mai mais ils ont d’ores et déjà dit leur satisfaction même si « 30 euros est à peine un rattrapage de l’inflation ». En échange de cette augmentation, le gouvernement a fait promettre que les médecins allaient « améliorer la pertinence de leurs prescriptions », comprenez réduire celles-ci.

La mesure se double pour les malades d’une augmentation du reste à charge sur la consultation médicale, passé de 1 à 2 euros le 15 mai. Le reste à charge sur les médicaments et les actes paramédicaux, lui, est passé de 0,50 euro par boîte et par acte à 1 euro le 31 mars. Le reste à charge sur les transports passe à 4 euros, toutes ces augmentations dans la limite de 50 euros par an. La note est encore plus salée pour tous les malades qui n’ont pas les moyens d’avoir une mutuelle pour espérer être un peu mieux remboursés. Tout cela est scandaleux car ça ne peut aboutir qu’à éloigner encore plus de personnes des parcours de soins, faute de moyens.

Au moment où le gouvernement fait payer de plus en plus les malades, l’argent coule à flot dans les caisses des capitalistes du secteur de la santé : les groupes pharmaceutiques sont parmi les plus riches du monde à commencer par le premier d’entre eux Pfizer. Mais ce sont aussi les cliniques privées, Clariane (ex-Korian), Ramsay Santé, Emeis (ex- Orpéa) et les groupes des laboratoires d’analyse qui s’enrichissent ainsi. Tous ces capitalistes n’hésitent jamais à monter le ton contre l’Assurance maladie et à demander toujours plus de financements. Ainsi le 3 juin, la Fédération hospitalière privée, principal syndicat patronal des cliniques privées, menace de fermer les établissements si elle n’obtient pas les augmentations qu’elle réclame. Ce bras de fer a pour seul et unique but d’accroître leurs profits alors que les bénéfices du secteur privé sont passés de plus de 300 à 700 millions d’euros par an, entre 2006 et 2021, prospérant sur la situation catastrophique du secteur public.

C’est à eux, laboratoires pharmaceutiques, laboratoires d’analyse, cliniques privées qu’il faut présenter la facture et pas aux malades.

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