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- Lutte ouvrière n°2990
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Leur société
Contre leur budget : la nécessaire riposte ouvrière
Pendant que les manœuvres continuent à l’Assemblée autour du vote du budget 2026, on peut chercher longtemps les nouvelles susceptibles de rassurer les familles ouvrières.
Dans les 31 milliards d’euros d’économies envisagés, les quelques rares propositions qui pourraient égratigner les profits patronaux, et encore, si leurs experts-comptables ne sont pas attentifs, ont fait pousser des hauts cris au Medef comme à la CPME. Il est plus que probable qu’elles ne survivront pas au passage au Sénat.
Pour quelques niches fiscales un peu rabotées, ce qui au demeurant pèsera surtout sur les consommateurs, les patrons ont obtenu la diminution puis la suppression d’un des impôts de production qu’ils abhorrent, la CVAE. Les seules véritables attaques votées sont dirigées contre les classes populaires. Et même si certaines d’entre elles, l’année blanche sans revalorisation des pensions et allocations, le blocage du barème de l’impôt sur le revenu rendant imposables des familles qui ne l’étaient pas, ont été évitées, le Sénat se chargera d’y mettre bon ordre.
Il reste les 4,7 milliards d’économies imposées aux collectivités locales, donc à la population. Il reste les 17 milliards à récupérer sur les dépenses de l’État, au détriment des travailleurs et des services publics qui continueront à se dégrader.
Et surtout, il reste que des centaines de milliards d’argent public vont continuer à se déverser vers les caisses du grand patronat, tandis qu’il continue, lui, à supprimer des emplois et à maintenir les salaires au plus bas.
C’est dans ce cadre que les confédérations syndicales CGT, Solidaires et FSU appellent à une journée de grève et de manifestations le 2 décembre. Ce ne sera certes qu’une journée dite d’action de plus après celles de septembre et d’octobre. On ne peut guère attendre d’un gouvernement bourgeois qu’il « revoie sa copie », comme le suggère Sophie Binet, de la CGT. Pour l’y contraindre, il faudra une riposte d’une tout autre ampleur, qui ne se limite pas à des journées d’action bien cadrées par les centrales syndicales. Il faudra un mouvement qui vise, non seulement à faire reculer le gouvernement, mais aussi, et surtout, à disputer au grand patronat la direction de toute la vie sociale.
Il faut profiter de toutes les occasions, et notamment de cette journée du 2 décembre, pour défendre cette perspective dans les entreprises et dans la rue.