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Côte d’Ivoire : Ouattara et ses opposants au service des riches
En octobre aura lieu l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. Deux des principaux candidats, l’ancien président Laurent Gbagbo et Tidjane Thiam, dirigeant du PDCI, l’un des principaux partis d’opposition, ont d’ores et déjà été exclus du scrutin en raison de condamnations judiciaires. Dans le numéro de leur journal paru le 8 mars, nos camarades de l’Union africaine des travailleurs communistes internationalistes (UATCI-UCI) mettent en garde contre ce qu’ils appellent « un bal de crocodiles dans un marigot de plus en plus puant » où tous les candidats n’aspirent qu’à servir la bourgeoisie en se servant au passage.

« […] Un homme comme Ouattara, l’actuel président, même s’il se targue d’être démocratiquement élu par le peuple, ne peut être autre chose qu’un larbin au service du système capitaliste et il en sera de même pour celui qui lui succédera, qu’il soit issu de son camp politique ou de l’opposition.
Quand le gouvernement s’en prend aux pauvres en menant des opérations de déguerpissement, il est pleinement dans son rôle d’exécuteur des besoins des riches qui veulent éloigner les habitants des quartiers pauvres vers la périphérie parce qu’ils n’ont pas envie de sentir la puanteur et de voir le spectacle de la misère à proximité de leurs quartiers luxueux. Mais cette misère, c’est eux et leur système économique capitaliste qui l’ont créée et qui continuent de l’aggraver !
Il en est de même quand les autorités politiques font casser les étalages des petits vendeurs installés sur les trottoirs, sans égard pour des milliers de familles pauvres dont c’est souvent l’unique source de revenu. Le gouvernement se moque de ce que deviendront toutes les familles déjà démunies. Il se vante d’avoir fermé un millier de cliniques « illégales » depuis 2023 et se donne comme objectif d’arriver à « zéro clinique illégale en 2025 ». Nul besoin de sortir d’une grande école pour savoir que s’il y a autant de cliniques illégales, c’est parce que de nombreux pauvres qui viennent s’y faire soigner n’ont pas les moyens d’accéder aux cliniques officielles où la moindre consultation s’élève à 15 000 francs CFA (23 euros) !
Comme tous ses prédécesseurs, le gouvernement actuel prétend être au service des populations pauvres. Alors, pourquoi y a-t-il donc tant de pauvres, d’ailleurs de plus en plus nombreux dans ce pays ? Pourquoi les salaires sont-ils si bas, au point qu’ils ne peuvent même pas permettre aux travailleurs de subvenir normalement à leurs besoins ? Les pourquoi ne manquent pas quand on voit toutes les injustices que subissent les travailleurs et les populations pauvres alors qu’il y a des moyens techniques et humains pour satisfaire les besoins de tous.
Aujourd’hui, les gens de l’opposition ont beau jeu de dire que « le régime Ouattara étouffe les Ivoiriens ». Ce n’est pas faux mais eux, lorsqu’ils étaient au pouvoir, ne faisaient pas autre chose. Ainsi, sur les « réseaux sociaux » circule actuellement une ancienne vidéo prise du temps où les Gbagbo étaient au pouvoir. Elle montre une manifestation contre la vie chère violemment réprimée par les forces de police. Gbagbo déclarait que « le gouvernement n’est pas responsable de l’augmentation du coût de la vie ». Rappelons que les salaires étaient alors bloqués par décision du gouvernement et les grèves systématiquement réprimées par les corps habillés.
Eh bien oui, tous ces partis politiques et leurs dirigeants respectifs qui se positionnent pour les élections à venir sont des menteurs et des ennemis des travailleurs et des classes pauvres. Ce qui les différencie, c’est peut-être leurs discours mais pas le fond. Par ailleurs, de tous les côtés, ils tiennent des discours de plus en plus ethnistes et xénophobes à l’approche des élections. Peu leur importent les divisions et les haines qu’ils créent ou qu’ils amplifient sur leur passage. Dans le passé, on a vu que ce ne sont ni eux ni les riches qui ont payé le prix fort quand leurs mots ont été ensuite remplacés par des machettes ! […] »