États-Unis : Trump-MBS, dîner entre criminels19/11/20252025Journal/medias/journalarticle/images/2025/11/P9-1_Lors_de_la_rencontre_entre_MBS_et_Trump_en_mai_2025_C_Brendan_Sialowsky_AFP.jpg.420x236_q85_box-0%2C0%2C800%2C450_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : Trump-MBS, dîner entre criminels

Le 18 novembre, le dirigeant saoudien Mohamed ben Salmane (MBS) a été reçu en grande pompe par Trump à la Maison Blanche, accompagné d’une délégation d’un millier de personnes.

Illustration - Trump-MBS, dîner entre criminels

Au menu de cette visite officielle, il y avait les affaires bien sûr, et le renforcement des relations diplomatiques et militaires entre la première puissance impérialiste du monde et la riche monarchie pétrolière, qui manœuvre pour rester une puissance régionale incontournable au Moyen-Orient.

Du côté des affaires, MBS a déjà promis d’investir 600 milliards de dollars aux États-Unis. Pour ne pas rester dépendants du pétrole, les dirigeants saoudiens veulent construire dans leur pays des centrales nucléaires et développer des industries de haute technologie et des centres de stockage de données, des data centers. Cela suppose des contrats avec des entreprises américaines, les plus performantes dans le secteur de la « Tech » et de l’intelligence artificielle, mais aussi l’accord du gouvernement américain pour des transferts de technologies sensibles. Ces contrats s’ajoutent à toutes les opérations immobilières menées en Arabie saoudite par des promoteurs américains, en premier lieu, justement, la famille Trump.

Mais MBS est surtout venu chercher un accord de défense durable avec les États-Unis. L’alliance scellée entre ceux-ci et l’Arabie saoudite en 1945 subit les conséquences du poids de l’armée israélienne, des guerres et des attaques que celle-ci a menées sans vergogne depuis le 7 octobre 2023 contre les États voisins, avec le soutien américain. Les bombardements israéliens de septembre dernier, visant un immeuble de Doha, la capitale du Qatar, sans que les dirigeants américains ne l’empêchent, ont agi comme un avertissement.

Le 17 septembre, MBS a signé un traité de défense mutuelle avec le Pakistan, qui dispose de la bombe atomique, pour montrer à ses alliés qu’il pouvait diversifier ses alliances. En parallèle, il souhaiterait acheter des avions de combat F-35, les plus modernes que produit la firme américaine Lockheed Martin. En donnant son accord à cette transaction dénoncée par les dirigeants israéliens, dont l’armée est à ce jour la seule équipée de ces avions au Moyen- Orient, Trump envoie aussi un signal à Netanyahou. Il lui est rappelé que les États-Unis ne mettent pas tous leurs œufs dans le même panier et entendent disposer de plusieurs bras armés dans cette région stratégique que leurs basses manœuvres et leurs interventions militaires successives ont transformée en baril de poudre.

Pour assurer la pérennité du trafic maritime à travers la mer Rouge, le contrôle sur les gisements de pétrole et de gaz et plus généralement pour empêcher les peuples de la région de contester leur ordre impérialiste, les dirigeants de la prétendue démocratie américaine n’ont pas de scrupules. MBS est à la tête d’un régime rétrograde et intégriste qui pratique les amputations pour vol et nie à peu près tous leurs droits aux femmes. Il y a sept ans à peine, il faisait assassiner puis littéralement découper en morceaux Jamal Khashoggi, journaliste américano-saoudien au Washington Post, trop critique à l’égard de la monarchie. Quant à Netanyahou et à ses ministres, ils ont mené pendant deux ans une politique génocidaire à Gaza et continuent d’opprimer et de traquer les Palestiniens dans l’indifférence des dirigeants arabes de la région. Alors, entre bouchers sanguinaires, on sait s’entendre.

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