Gaza : la politique d’extermination de Netanyahou et ses soutiens impérialistes22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Dans le monde

Gaza : la politique d’extermination de Netanyahou et ses soutiens impérialistes

Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), située à La Haye, a demandé lundi 20 mai des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis dans la bande de Gaza, tels que « le fait d’affamer délibérément des civils », et pour « extermination ».

Le procureur a requis aussi des mandats d’arrêt contre trois hauts dirigeants du Hamas, dont Ismaïl Haniyeh, chef du bureau politique, et Yahya Sinwar, qui est à la tête de l’organisation dans la bande de Gaza, accusés eux aussi « d’extermination ». Netanyahou a réagi à cette annonce en s’offusquant que « l’Israël démocratique » puisse être comparé aux « assassins de masse du Hamas ». Mais s’il y a bien une politique d’extermination, c’est d’abord celle qui est mise en œuvre par l’armée israélienne.

Lors de l’attaque du 7 octobre, le Hamas avait tué près de 1 200 Israéliens, les considérant injustement comme collectivement responsables de la politique de leur gouvernement. C’était agir avec la même logique criminelle que l’État d’Israël, mais avec bien moins de moyens. Quant à l’armée israélienne, elle se livre depuis plus de sept mois à un massacre de masse qui a déjà fait plus de 35 000 morts du côté des Palestiniens, victimes des bombardements aveugles, des balles des soldats et de la privation de soins et de nourriture.

En réalité, Netanyahou n’est pas près d’être inquiété. Il n’est pas dit que les mandats d’arrêt soient émis, puisqu’il faut encore que les juges de la CPI décident de suivre la requête du procureur. Même si cela devait être finalement le cas, la CPI n’a aucune force à sa disposition et doit compter sur la bonne volonté des États membres. Le gouvernement français a déclaré soutenir la CPI, mais son opposition à la politique de l’État israélien reste purement verbale.

Quant aux États-Unis, non seulement ils ne reconnaissent pas cette juridiction, mais Biden vient de renouveler son soutien à Netanyahou, jugeant « scandaleuse » la décision du procureur de la CPI. Le président américain a certes fait mine de marquer quelque distance avec son allié israélien, pour prendre en compte l’émotion suscitée dans une partie de son électorat par le bain de sang à Gaza commis avec des armes et des munitions livrées par les États-Unis. Mais Biden n’a jamais envisagé d’affaiblir l’État israélien, principal gendarme de l’ordre impérialiste au Moyen-Orient.

Assuré de pouvoir compter sur le soutien de Washington, le gouvernement israélien traitera les décisions des juges de La Haye avec le mépris dont il a toujours fait preuve à l’égard des nombreuses résolutions de l’ONU condamnant sa politique d’annexion et de colonisation de la Cisjordanie.

L’administration américaine a toutefois tenu à rappeler dans le même temps que, malgré ce désaccord, les États-Unis souhaitaient continuer à travailler avec la CPI « en ce qui concerne les crimes commis en Ukraine ». Autrement dit, la « justice internationale » doit pour eux se réduire à la politique décidée et imposée par les puissances impérialistes, en fonction de leurs intérêts et avec un total mépris des populations.

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