Ces familles, parmi lesquelles des femmes enceintes, des enfants en bas âge, des malades, ont été récemment expulsées par le bailleur social Actis, dans le quartier populaire de la Villeneuve.

Les familles sont en partie celles de livreurs à vélo qui travaillent pour des salaires de misère, victimes de l’exploitation des plateformes Uber Eats ou Deliveroo. Comme les loyers sont trop élevés et qu’elles ne peuvent, vu leur statut précaire ou sans papiers, avoir accès à un logement social, elles sont jetées dans les bras des marchands de sommeil qui se sont accaparés des logements vacants d’Actis. Ces mafias prospèrent sur la misère, les rackettent et les maltraitent en les menaçant même parfois de mort.

Les expulsions ont eu lieu tôt le matin, sans aucune anticipation sur le devenir de ces familles. Elles se retrouvent au froid entre l’arrivée de la neige et les températures négatives la nuit. Actis a même annoncé poursuivre les expulsions. Du côté de l’État, le plan grand froid n’a pas encore été déclenché, du coup de nouveaux sans-abris affluent dans les locaux occupés. Dans l’agglomération, 3 000 personnes sont à la rue aujourd’hui.

À l’appel du DAL, de la CGT, de la Cimade et d’autres associations ou partis politiques, des rassemblements de soutien ont eu lieu devant les locaux. Ils exigent l’arrêt des expulsions et la réquisition de logements vides (750 l’étaient au 31 décembre 2024 dans le parc HLM) et des immeubles de bureaux appartenant à l’État ou à de grands spéculateurs.

Des discussions sont en cours mais c’est la détermination de ces familles et la mobilisation de tous qui permettront d’imposer une solution de relogement pérenne et digne.