À l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, au nom de sa nouvelle « charte de la laïcité », elle fait la chasse aux calots portés par bien des soignants dans les services.

Une infirmière, choquée par le déferlement d’injonctions alors même qu’elle était une des référentes de son service, a refusé d’obéir et se retrouve radiée. Elle conteste son licenciement devant le tribunal administratif.

Pour ne pas être accusée de faire la chasse aux musulmans, la direction demande aussi aux cadres de ne pas tolérer les croix chrétiennes apparentes et autres bondieuseries. Elle cherche aussi à imposer un regain de rigorisme dans les tenues, par exemple la longueur des boucles d’oreille. Il y a six mois, il a été demandé à l’ensemble du personnel de ne plus porter quoi que ce soit sur la tête. Dans le service de médecine interne, les cadres n’ont guère eu envie de partir en guerre contre ce qui avait été toléré jusque-là, mais les cadres supérieurs ont pris le relais. Au final, la plupart des soignantes ont cédé face aux menaces de licenciement, jugeant que le jeu n’en valait pas la chandelle.

En fait, la direction de l’hôpital et de l’APHP a voulu faire un exemple de cette collègue parce qu’elle a refusé de leur obéir. Elles ont surtout démontré qu’elles savent se montrer intransigeantes quand cela ne leur coûte rien. Elles sont bien moins exigeantes quand il s’agit des conditions de travail et d’assurer les effectifs nécessaires pour s’occuper correctement des patients. C’est cette même direction qui laisse les hospitaliers se débrouiller pour que l’hôpital ne s’écroule pas.

L’attitude de la direction et des cadres qui l’ont relayée a beaucoup choqué. Aller jusqu’à licencier une infirmière appréciée de ses collègues et des médecins cela semblait jusque-là impossible. Nombre de collègues de ce service ne s’y sont pas trompés et ont bien compris que la direction cherche avant tout à diviser et à détourner l’attention des vrais problèmes.