Nouvelle-Calédonie : les combines de l’impérialisme français22/05/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/05/une_2912-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Nouvelle-Calédonie : les combines de l’impérialisme français

Depuis plus d’un siècle, l’impérialisme français mène une politique de « peuplement » de la Nouvelle-Calédonie pour rendre la population kanake minoritaire dans son propre pays.

En 1972, le Premier ministre Pierre Messmer l’expliquait avec un parfait cynisme : « La revendication nationaliste autochtone ne sera évitée que si les communautés non originaires du Pacifique représentent une masse démographique majoritaire. » Le maire de Nouméa, le bourgeois caldoche Roger Laroque, le disait encore plus crûment : « Il faut faire du Blanc, faire venir des métropolitains. »

C’est déjà une tentative de réforme électorale qui déclencha les révoltes de 1984-1988, les indépendantistes exigeant que seuls les Kanaks aient le droit de participer au référendum sur l’indépendance prévu en 1989. Ce soulèvement des Kanaks a obligé l’État français à composer et à signer, en 1988 puis en 1998, une série d’accords prévoyant d’accorder un nouveau statut d’autonomie à la Nouvelle-Calédonie. C’est de cette époque que date l’existence de deux listes électorales différentes, dont l’une, la « liste électorale spéciale », permet de participer aux élections locales et est fermée aux nouveaux arrivants. Les accords de Nouméa, en 1998, ont entériné le gel de cette liste spéciale : seules les personnes déjà inscrites en 1998 et leurs descendants peuvent en faire partie.

Le « dégel » de cette liste est, depuis, une revendication constante de la droite et de l’extrême droite caldoches. La décision de Macron de la satisfaire répond à la volonté de la bourgeoisie française de garder à tout prix le contrôle d’une colonie dans le Pacifique, mais elle est aussi une petite manœuvre politicienne en direction de cet électorat de droite et d’extrême droite

Le projet de loi imposé par Macron prévoit d’ouvrir la liste électorale spéciale aux personnes nées en Nouvelle- Calédonie ou y étant domiciliées depuis plus de dix ans, et non plus depuis 1998. Cela aurait pour conséquence d’intégrer plus de 25 000 non-Kanaks au corps électoral. Derrière les belles paroles sur « le droit des peuples » dont Macron est si friand, les sales petits calculs du colonialisme français sont toujours là.

Partager